La commune de Kenscoff a été secouée par des affrontements meurtriers entre la Police nationale d’Haïti (PNH) et des terroristes de « Viv ansanm », dans la nuit du 12 et 13 août 2025. Bilan : deux agents de la Brigade d’opérations et d’interventions départementales (BOID), issus des 33ᵉ et 25ᵉ promotions, ont été abattus, trois autres policiers blessés. Mais, au moins cinq assaillants ont été tués. Les terroristes ont réussi à s’emparer de quatre armes de gros calibres, deux pistolets 9 mm, pas moins de quatre gilets pare-balles et au moins huit chargeurs.
Selon les informations disponibles, les échanges de tirs se sont intensifiés lorsque les terroristes ont tenté d’encercler les forces de l’ordre dans les zones de Viard, Téléco et Le Refuge. La PNH a réussi à reprendre le contrôle de ces secteurs stratégiques, mais un blindé engagé dans l’opération est tombé dans un trou disposé par les assaillants. Immobilisé, il a ensuite été incendié, marquant la perte d’un matériel coûteux et essentiel pour les interventions dans des zones à haut risque.
Cet incident survient seulement quelques jours après la prise de fonction de Vladimir Paraison à la tête de la PNH. La destruction du blindé, combinée aux pertes humaines et matérielles, relance la question de l’efficacité opérationnelle des interventions policières face à des groupes lourdement armés et organisés. Les policiers engagés sur le terrain, souvent en sous-effectif et mal équipés, continuent de subir de lourdes pertes malgré l’annonce d’un « budget de guerre » par la transition.
Combien faudra-t-il encore de morts, de blessés, de véhicules blindés incendiés et d’armes volées pour que la PNH engage enfin, dans ce type d’opérations, plus d’une centaine de policiers issus de diverses unités spécialisées, capables de frapper vite et fort ? En attendant une réponse claire, les groupes terroristes, eux, multiplient les coups d’éclat et accroissent leur emprise sur le territoire.