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Dans un pays où la majorité survit à peine, les ministres haïtiens vivent comme des nababs sur le dos d’un État à genoux. Selon la Banque mondiale, plus de 6 millions d’Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 2,41 dollars par jour. Et pire encore, 2,5 millions d’entre eux sombrent dans la pauvreté extrême, c’est-à-dire qu’ils disposent de moins de 1,23 dollar par jour pour vivre.
Port-au-Prince, le 6 avril 2025- Pendant ce temps, les membres du gouvernement, eux, se partagent les richesses d’un pays en ruines. D’après des informations internes au ministère, le salaire brut d’un ministre est de 146 400 gourdes par mois. Mais en y ajoutant les frais de loyer (270 000 Gdes), les frais fixes et de représentation (2 x 36 600 Gdes), le carburant (au moins 250 000 Gdes), une carte de débit mensuelle de 250 000 Gdes, un plan téléphonique illimité, plus les privilèges en nature (véhicules, chauffeurs, agents de sécurité armés, billets d’avion, hôtels de luxe, per diem…), la facture grimpe entre deux à trois millions de gourdes par mois par ministre. Soit plus de 30 millions de gourdes par an, pour chacun.

Et tout cela, sans obligation claire de résultats. Aucun rapport public ne justifie ces dépenses au regard d’une mission accomplie ou d’une feuille de route suivie. Certains ministères – jugés « plus importants » comme la Justice, les Travaux publics, l’Éducation ou la Planification – reçoivent même des privilèges supplémentaires. Mais les écoles ferment, les routes sont défoncées, les services de santé s’effondrent, et l’insécurité atteint des sommets inédits, forçant plus d’un million d’Haïtiens à fuir leur foyer en 2025.
Ce contraste entre la misère du peuple et le luxe des dirigeants est d’autant plus inacceptable que Haïti a obtenu un score alarmant de 16/100 à l’Indice de Perception de la Corruption (2024) de Transparency International, se classant 168e sur 180 pays. C’est le signe d’un système rongé par l’opacité et le clientélisme.
Quand un ministre coûte autant que 1 600 travailleurs payés au salaire minimum (625 gourdes par jour), c’est tout simplement un scandale. Un État qui traite ses citoyens comme des mendiants tout en engraissant une élite paresseuse est un État complice de sa propre faillite.
Il est temps de poser la vraie question : à quoi servent ces ministres, sinon à prolonger une comédie politique dont les premières victimes sont les plus pauvres ?
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