Nouvèl ak Analiz

Communiqués officiels et violences meurtrières, la fracture entre discours et réalité

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Une fois encore, la capitale haïtienne s’embrase, des véhicules blindés de la Police nationale d’Haïti (PNH) sont détruits, des policiers et civils perdent la vie… et, une fois encore, le gouvernement répond par un communiqué officiel. Le dernier en date, publié le 12 août, réaffirme « l’autorité de l’État » et promet une « tolérance zéro face au banditisme ».

Haitian police stand guard outside the court house a week after the assassination of President Jovenel Moise, in Port-au-Prince, Haiti July 14, 2021. REUTERS/Ricardo Arduengo

Port-au-Prince, 13 août 2025 – Sur le terrain, pourtant, les gangs armés continuent de dicter leur loi. Dans plusieurs quartiers populaires, ils contrôlent les axes routiers, installent des points de péage illégaux, incendient du matériel flambant neuf et assassinent sans être inquiétés.

Le communiqué évoque une « séance de travail de haut niveau » et des « mesures opérationnelles, stratégiques et logistiques »… sans fournir la moindre précision. Pendant ce temps, de Martissant à Canaan, en passant par Croix-des-Bouquets, des zones entières échappent totalement au contrôle des autorités.

Parmi les victimes récentes figure Guy Rurley, 23 ans, policier de la 34e promotion de l’unité UTAG. Atteint d’une balle au cou lors d’une opération à Liancourt le 11 août, il est décédé en salle d’opération à Deschapelles. Ce mercredi 13 août, deux autres policiers auraient été tués et plusieurs blessés dans la commune de Kenscoff, où un véhicule blindé a également été incendié par des assaillants armés.

Ces attaques interviennent moins d’un mois après la prise de fonction du nouveau directeur général de la PNH, André Jonas Vladimir Paraison, qui commence déjà à enregistrer des pertes importantes dans les rangs de l’institution.

Le gouvernement assure que « la sécurité, la dignité et la tranquillité du peuple haïtien » constituent une priorité « absolue et non négociable ». Mais chaque jour, des familles fuient leurs maisons, des enfants sont privés d’école, des femmes subissent des violences sexuelles et des hommes sont exécutés, sans réponse efficace des autorités.

Pour de nombreux observateurs, cette succession de communiqués officiels face à des violences persistantes illustre l’incapacité chronique du pouvoir à rétablir l’ordre. Plus qu’un discours, c’est un véritable sursaut national qui serait désormais nécessaire pour éviter l’asphyxie sécuritaire du pays.

Likenton Joseph
Vant Bèf Info (VBI)

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