Le gouvernement rwandais a annoncé, ce lundi 17 mars 2025, la rupture de ses relations bilatérales avec la Belgique. Selon Kigali, cette décision, jugée disproportionnée par Bruxelles, a été prise en raison du soutien affiché du gouvernement belge à Kinshasa avant et pendant le conflit en cours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui (lundi 17 mars) le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat », a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’AFP. Les diplomates belges en poste à Kigali ont reçu l’ordre de quitter le pays dans un délai de 48 heures.
Le Rwanda accuse la Belgique d’avoir systématiquement pris position en faveur de la RDC, bien avant le déclenchement des hostilités. Kigali reproche également à Bruxelles de propager des « mensonges et manipulations visant à créer une opinion hostile injustifiée contre le pays ».
Cette escalade diplomatique intervient alors que l’Union européenne, sous l’influence de la Belgique, a adopté ce lundi des sanctions à l’encontre de plusieurs personnalités rwandaises impliquées dans le conflit en RDC.
Le contexte du conflit
Depuis décembre, le groupe rebelle M23 a intensifié ses attaques dans l’est de la RDC, prenant le contrôle de plusieurs territoires stratégiques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement ces insurgés, ce que le Rwanda dément fermement.
Un acte en faveur de la souveraineté, selon Kigali
Dans son communiqué, le gouvernement rwandais justifie sa décision comme une affirmation de son indépendance nationale :
« La décision d’aujourd’hui reflète l’engagement du Rwanda à protéger ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais, ainsi qu’à défendre les principes de souveraineté, de paix et de respect mutuel », affirme Kigali.
Bruxelles dénonce une décision excessive
Du côté belge, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a qualifié la rupture des relations diplomatiques de « disproportionnée ». Il a également annoncé que la Belgique prendrait des mesures similaires en réponse.
« Il est regrettable que Kigali ait choisi la rupture plutôt que le dialogue en cas de désaccord », a-t-il déploré.
Cette crise diplomatique marque une nouvelle détérioration des relations entre le Rwanda et ses partenaires occidentaux, sur fond de tensions croissantes dans la région des Grands Lacs.