Les autorités russes ont réagi après que l’Ukraine a accepté, mardi 11 mars, une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours dans le conflit russo-ukrainien. Moscou a déclaré attendre les détails précis de cette initiative avant de se prononcer officiellement, rapporte la presse internationale.
Une prudence stratégique de Moscou
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier 2025, le Kremlin affiche un optimisme prudent quant à la possibilité de mettre fin aux combats tout en conservant les territoires occupés en Ukraine. Cependant, un cessez-le-feu temporaire n’a jamais été dans les plans de Moscou, par crainte que l’armée ukrainienne profite de la pause pour se réarmer et se réorganiser en vue d’une reprise plus offensive des hostilités.
En ce sens, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a insisté sur le fait qu’il est trop tôt pour que la Russie donne son feu vert à cette proposition de trêve. « Le contenu précis et les modalités de l’accord sont essentiels avant toute décision », a-t-il déclaré.
Peskov a également évoqué la tenue prochaine de discussions entre Washington et Moscou sur cette question, et n’a pas exclu la possibilité d’un échange direct entre Trump et Poutine si nécessaire.
Une médiation américaine en marche
Depuis son élection, Donald Trump n’a jamais caché son intention de jouer un rôle clé dans la médiation entre Moscou et Kiev pour mettre fin à la guerre qui dure depuis plus de trois ans.
Fin février, des délégations de haut rang russes et américaines se sont réunies en Arabie saoudite pour discuter d’une éventuelle solution diplomatique. Mardi dernier, ce fut au tour des Ukrainiens de rencontrer des émissaires américains à Djeddah, toujours en Arabie saoudite. C’est à l’issue de cette rencontre que la proposition de trêve de 30 jours a été formulée et acceptée par Kiev.
Un accord salué par les Occidentaux
L’acceptation ukrainienne de cette trêve a été largement applaudie en Occident.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, António Costa, ont salué l’accord et exhorté la Russie à répondre favorablement.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a pour sa part déclaré sur X : « À présent, la balle est dans le camp de Poutine. »
Reste à savoir si Moscou acceptera de s’engager dans ce cessez-le-feu temporaire, ou si la méfiance du Kremlin face à une éventuelle manœuvre ukrainienne prendra le dessus.