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Selon le HCR, près de 22 millions de personnes sont déplacées en Amérique latine et dans les Caraïbes à cause des conflits, de la violence et de l’instabilité. Haïti, la Colombie et le Venezuela sont parmi les pays les plus touchés.

Genève, le 20 juin 2025.– Le nombre de personnes contraintes de fuir leur foyer dans les Amériques a atteint un niveau historique. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 21,9 millions de personnes sont actuellement déplacées en raison des conflits, de la violence et de la dégradation des conditions de vie. Ce chiffre, multiplié par treize depuis le début du siècle, inclut réfugiés, demandeurs d’asile et déplacés internes.
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l’agence onusienne met en lumière la gravité de cette crise qui touche particulièrement Haïti, la Colombie et le Venezuela.
« À la fin de 2024, les Amériques concentraient 17,6 % du total mondial des personnes déplacées sous mandat du HCR, soit 21,9 millions sur 123,2 millions », a déclaré Luiz Fernando Godinho, porte-parole régional du HCR, à l’agence EFE.
Haïti : plus d’un million de déplacés internes en un an
En Haïti, la violence des gangs armés a provoqué un exode interne massif. Le nombre de déplacés a triplé en un an, passant de 313 900 à plus d’un million. À l’étranger, le nombre de réfugiés et demandeurs d’asile haïtiens a aussi fortement augmenté, atteignant 423 300 à la fin de 2024.
Le HCR s’inquiète de la dégradation rapide de la situation.
« Le HCR est extrêmement préoccupé par l’insécurité, les violations des droits humains et la crise humanitaire en Haïti », a affirmé Luiz Fernando Godinho, qui appelle les États à ne pas renvoyer de force les ressortissants haïtiens, même en cas de refus d’asile.
Colombie : un conflit toujours actif
Malgré l’accord de paix signé en 2016 entre le gouvernement colombien et les FARC, les déplacements internes continuent. Selon le HCR, près de sept millions de Colombiens sont encore déplacés, victimes de violences persistantes de groupes armés.
Godinho tire la sonnette d’alarme :
« La situation reste extrêmement préoccupante, malgré les efforts et les cadres juridiques mis en place. Il est urgent d’offrir des solutions durables, notamment en milieu urbain. »
Trois déplacés sur quatre ne prévoient pas de retourner dans leur communauté d’origine.
Venezuela : l’un des plus grands exodes du monde
Le Venezuela est le principal pays d’origine des déplacés dans les Amériques, avec 8,1 millions de personnes ayant fui la crise économique et politique. La Colombie est le principal pays d’accueil, avec 9,5 millions de personnes accueillies (y compris ses propres déplacés internes), suivie des États-Unis (2,5 millions) et du Pérou (1,6 million).
Depuis 2018, plus d’un million de Vénézuéliens sont retournés volontairement dans leur pays, dont 300 000 avec le soutien du programme gouvernemental « Vuelta a la Patria » initié par Nicolás Maduro.
Amérique centrale : routes migratoires à haut risque
Au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Salvador, la violence et la pauvreté poussent aussi des centaines de milliers de personnes à fuir. Le HCR estime à :
800 000 le nombre de Guatémaltèques déplacés,
430 000 Honduriens,
375 000 Nicaraguayens,
225 000 Salvadoriens.
Ces populations empruntent souvent des routes extrêmement dangereuses, comme la jungle du Darién Gap entre la Colombie et le Panama, où de nombreux migrants perdent la vie.
Un durcissement des politiques migratoires
L’élection de Donald Trump en 2017 a marqué un tournant. Dès son investiture, il a déclaré une « urgence nationale » à la frontière sud, suspendant l’admission de réfugiés et procédant à de nombreuses expulsions.
Cela a provoqué un afflux de demandes à la Commission mexicaine d’assistance aux réfugiés (COMAR) début 2025. Même si la situation s’est ensuite stabilisée, le HCR note que les demandes d’asile au Mexique restent élevées, bien que le nombre de traversées du Darién ait fortement chuté.
La Journée mondiale des réfugiés rappelle avec force l’ampleur de la crise migratoire dans les Amériques. Le HCR appelle les États à respecter les droits des déplacés et à éviter les retours forcés, tout en accélérant la mise en place de solutions durables pour ces millions de personnes vulnérables.
Yves Manuel
Vant Bèf Info
Source HCR
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