Le secteur des droits humains en Haïti est en deuil. Me Mario Joseph, ancien responsable du Bureau des Avocats internationaux (BAI), s’est éteint ce lundi 31 mars 2025, à la suite d’un grave accident de la route. Sa disparition laisse un vide immense dans le monde de la justice et des droits fondamentaux.
Avocat engagé, Mario Joseph a consacré plusieurs décennies à défendre les plus vulnérables. À la tête du BAI depuis 1996, il a mené des combats majeurs, notamment dans le cadre du procès du massacre de Raboteau, qui a marqué l’histoire judiciaire haïtienne en obtenant la condamnation de plusieurs responsables militaires et paramilitaires.
Il a également plaidé pour la reconnaissance des violations des droits humains devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme, notamment dans l’affaire de l’ancien Premier ministre Yvon Neptune.
Son engagement s’est aussi manifesté dans la lutte pour la justice des victimes du choléra introduit en Haïti par les Casques bleus de l’ONU. En 2016, il a porté plainte au nom de milliers de personnes affectées par cette épidémie meurtrière.
Son combat ne se limitait pas aux grandes affaires politiques : il défendait aussi les prisonniers politiques, les femmes victimes de violences sexuelles et les communautés marginalisées, plaidant pour une justice accessible à tous.
Me Mario Joseph était reconnu bien au-delà d’Haïti. Son travail lui a valu plusieurs distinctions internationales, saluant son dévouement à la cause des droits humains. La disparition de Me Joseph représente une perte considérable pour la société haïtienne et pour tous ceux qui luttent pour une justice équitable.
Le BAI, qu’il a dirigé avec passion, aura la lourde tâche de poursuivre son combat et d’honorer son héritage.