Vant Bèf Info (VBI). Vant Bèf Info (VBI) – vien de publier cet article
Ils ont fui les balles, les incendies, les cris de peur, pour s’installer sous des bâches de fortune dans les rues de Carrefour. Des dizaines d’enfants, sans abri et sans encadrement, errent dans les artères poussiéreuses de cette commune du sud de Port-au-Prince. Leur point de départ : le Champ de Mars, devenu zone de conflit.
Carrefour, le 15 avril 2025 – Depuis plusieurs mois, la capitale haïtienne est en proie à une recrudescence de violences armées. La coalition de gangs « Viv Ansanm » multiplie les attaques dans plusieurs quartiers, poussant des milliers de familles à fuir. Parmi elles, les enfants sans famille sont les plus vulnérables. Chassés de leurs quartiers, puis expulsés du Champ de Mars – lieu qui leur servait de refuge – ils vivent aujourd’hui dans des conditions précaires, exposés à toutes les formes d’abus.
« On a quitté Carrefour-Feuilles quand les bandits ont brûlé la maison de nos voisins », confie Christopher, 12 ans, qui veille désormais seul sur ses deux frères cadets. Ils dorment sous un abri de fortune, installé près des anciens locaux de l’entreprise « Père Éternel ». Leurs parents ont disparu depuis les premières attaques.
Nephtalie, 13 ans, vend des biscuits pour nourrir son petit frère de quatre ans. « J’aimerais aller à l’école, mais je dois vendre pour manger. Parfois on mange, parfois non », dit-elle, la voix lasse. Comme elle, des centaines d’enfants se retrouvent à mendier, vendre ou errer dans les rues, livrés à eux-mêmes.
Les tentatives de soutien humanitaire restent limitées. « Le nombre d’enfants déplacés augmente chaque semaine. Nos centres sont pleins, et nous n’avons pas les ressources suffisantes », alerte un responsable d’ONG, qui estime à plus d’une centaine le nombre d’enfants en situation d’urgence à Carrefour.
Malgré tout, les enfants gardent l’espoir. « Moi, je veux devenir médecin », murmure Fabrice, 11 ans. « Comme ça, je pourrai aider les enfants malades et mon pays. »
Un cri de détresse ignoré
Face à l’indifférence des autorités, les appels à l’aide se multiplient. « Ça fait plusieurs mois qu’on est ici. Si personne ne nous aide, on ne peut pas manger », témoigne un jeune garçon, vêtu des mêmes habits depuis plusieurs jours.
Alors que le gouvernement annonce un « budget de guerre » pour renforcer les forces de l’ordre, les enfants déplacés attendent toujours une réponse concrète. En attendant, ils survivent. Un jour après l’autre.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
L’article Des enfants déplacés par la violence fuient le Champ de Mars pour survivre à Carrefour est apparu en premier sur Vant Bèf Info (VBI). Vant Bèf Info (VBI) –