Un récent rapport sur la sécurité en Haïti a été publié le jeudi 26 juin dernier par l’Organisation des Nations unies. Dans celui-ci, l’ONU dénonce un phénomène alarmant : le détournement massif d’armes et de munitions depuis les stocks officiels de la Police nationale d’Haïti (PNH) vers les groupes criminels. L’instance internationale évoque un « grave manquement au contrôle interne » et affirme que cette fuite incontrôlée d’armements renforce directement les capacités destructrices des terroristes qui terrorisent la population.
Selon l’ONU, certains agents de la PNH seraient activement impliqués dans ce trafic illicite, souvent avec la complicité de proches opérant au sein de l’administration publique. Deux affaires récentes illustrent l’ampleur du problème. Par exemple, un policier affecté au Palais national a été appréhendé avec 2 700 munitions en sa possession. Outre, un autre a été arrêté au Champ de Mars, transportant 2 400 cartouches issues de l’armurerie centrale.
« Le niveau de porosité des systèmes de contrôle d’armement au sein de la PNH est inquiétant », commente un observateur onusien, ajoutant que sans une réponse ferme, ces dérives pourraient « compromettre toute tentative de restauration de l’ordre républicain ». Le rapport suggère en effet que ces détournements ne sont pas des incidents isolés, mais relèvent d’un système bien installé, nourri par la corruption et l’impunité.
En conséquence, l’ONU exhorte les autorités haïtiennes à renforcer de toute urgence les mécanismes de gestion, de traçabilité et de sécurisation des armes et munitions. Elle appelle également à l’ouverture d’enquêtes rigoureuses et à des sanctions exemplaires contre les agents fautifs. Pour l’organisation, il y a urgence à assécher les circuits d’approvisionnement des terroristes si l’on veut espérer un retour à la stabilité nationale.