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Économie : les Français, champions de l’épargne

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Dans un contexte mondial incertain, les Français continuent de se distinguer par leur propension à l’épargne, se classant parmi les peuples les plus économes d’Europe. Avec un taux d’épargne avoisinant les 17 % du revenu disponible, la France figure parmi les leaders des pays de l’OCDE, juste derrière la Suisse, la Suède et les Pays-Bas. Ce réflexe, profondément ancré dans la culture nationale, témoigne d’une précaution collective, mais soulève aussi un paradoxe : une abondance de capitaux qui peine à dynamiser pleinement l’économie.

Paris, 20 août 2025 – Selon des enquêtes relayées par RTL et le Cercle de l’Épargne, près de six Français sur dix mettent de l’argent de côté, souvent par crainte de l’avenir. L’épargne de précaution reste le moteur principal, investie dans des livrets réglementés comme le Livret A ou dans des contrats d’assurance-vie. Elle répond également à des préoccupations de long terme : préparation à la retraite, projet immobilier ou transmission d’un patrimoine. Ce phénomène s’explique en grande partie par un environnement marqué par les crises successives – sanitaire, énergétique, inflationniste – et par une confiance parfois ébranlée dans les institutions publiques.

Ce réflexe d’épargne présente de nombreux avantages. Il protège les ménages des aléas de la vie, renforce la résilience économique et sert de bouclier face à l’incertitude. De plus, l’épargne placée sur des supports réglementés finance indirectement des projets d’envergure, tels que le logement social. Elle représente également une réserve stratégique, que l’Europe pourrait mobiliser pour des transitions cruciales, telles que la transition écologique, l’innovation ou la défense, comme le soulignait récemment Le Monde.

Cependant, cette propension à épargner présente aussi des inconvénients. Un excès d’épargne peut freiner la consommation, l’un des moteurs essentiels de la croissance économique. De plus, une part importante de cette épargne reste « dormante », mal orientée vers l’économie productive française ou européenne, parfois même détournée vers des marchés étrangers plus attractifs. Le paradoxe est saisissant : alors que la France regorge de capitaux privés, elle souffre d’un sous-investissement chronique dans ses infrastructures et son secteur productif.

À l’inverse, des pays comme le Royaume-Uni ou l’Italie affichent des taux d’épargne beaucoup plus faibles, autour de 2 %. Leur modèle économique repose davantage sur la consommation immédiate, ce qui entraîne souvent un accroissement de l’endettement des ménages et une vulnérabilité accrue face aux crises. Là où les Français privilégient la sécurité, les Britanniques et les Italiens misent sur la dynamique de la dépense. Ces différences illustrent deux visions opposées de la gestion du revenu, avec des trajectoires économiques aux fragilités bien distinctes.

La spécificité française réside dans une double tension : d’un côté, la volonté légitime des ménages de se prémunir contre les incertitudes ; de l’autre, la nécessité de réorienter cette épargne massive vers l’investissement productif. Si l’épargne constitue un bouclier précieux, elle ne pourra être le levier de prospérité tant attendu que si elle est mieux allouée pour soutenir l’innovation, l’infrastructure et la croissance durable. Une question clé pour l’avenir économique de la France et de l’Europe.

Came Stefada Poulard
Vant Bèf Info (VBI)

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