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En Haïti, le mot « justice » est devenu un mensonge d’État. Chaque jour, ceux qui devraient incarner le droit s’acharnent à défendre l’injustice. Ceux qui élèvent la voix pour dire la vérité deviennent les cibles. Et ceux qui commettent des crimes vivent dans le confort du silence complice.

L’avis de recherche lancé par la DCPJ contre le journaliste Guerrier Henry, figure médiatique et animateur des émissions Boukante Lapawol et Allo Henry, n’est pas un fait anodin. C’est un signal. Un signal de persécution. Un signal d’intimidation. Un signal d’un pouvoir qui ne supporte plus la contradiction.
Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est visé par les autorités. Mais chaque fois que cela arrive, c’est une gifle de plus au visage de la liberté de la presse, déjà meurtrie. Pendant qu’on dresse des mandats contre des journalistes, les chefs de gangs signent des accords avec les politiciens, les détourneurs de fonds siègent en toute quiétude, et les assassins de journalistes — comme ceux de Jean Dominique, Antoinette Duclaire ou Diego Charles — jouissent d’une impunité arrogante.
Alors que fait la justice ? Elle parle quand il faut se taire. Elle se tait quand il faut parler. Elle court après les voix libres et ferme les yeux sur les voix armées. Elle emprisonne la parole, mais libère les bourreaux. La justice haïtienne est devenue une machine de vengeance politique, et personnelle, une police de la pensée, un instrument de peur.
Le peuple haïtien, lui, n’est pas dupe. Il voit. Il comprend. Il sait que quand un État cherche à faire taire ses journalistes, c’est qu’il a peur. Peur de ce que la vérité peut révéler. Peur de ce que le peuple peut découvrir. Peur de ceux qui, par un micro ou une caméra, brisent le mensonge officiel.
Ce n’est pas Guerrier Henry qui est traqué. C’est la liberté de parole. Ce n’est pas un homme qu’on cherche à faire tomber. C’est une ligne de front contre l’oppression qu’on veut effacer.
Mais que l’on se le dise : tant qu’il y aura des journalistes debout, l’injustice ne dormira jamais tranquille.
Gilbert Cicéron/ Vant bef Info.
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