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L’éducateur Patrice Dalencourt dresse un constat sévère sur l’état de l’éducation en Haïti et appelle à l’organisation urgente des États généraux du secteur. Intervenant à l’émission Panel Magik, il a réagi aux récentes déclarations du ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, qui évoquait une crise profonde marquée par l’échec massif et la déperdition scolaire.
Port-au-Prince, 17 juillet 2025 — « La déperdition n’est pas nouvelle, mais elle s’est amplifiée au fil des années », a déclaré Dalencourt, saluant la lucidité du ministre tout en critiquant « la maladresse du ton » employé. Il estime que cette manière de nommer l’effondrement du système scolaire, bien que réaliste, mérite davantage de tact et de responsabilité.
Face à cette situation critique, Patrice Dalencourt propose une réorientation immédiate de l’école fondamentale dès la rentrée 2025-2026, autour des apprentissages de base. Il insiste sur la nécessité de repenser la mission de l’école, en impliquant tous les acteurs dans un dialogue structurant. Pour cela, il renouvelle son appel à l’organisation des États généraux de l’éducation, seule issue, selon lui, pour sortir d’une crise devenue systémique.
Il plaide également pour une planification rigoureuse de la reprise des écoles situées dans les zones sous contrôle de gangs armés ou occupées par des déplacés internes. « Il ne peut y avoir de reconstruction sans récupération du territoire scolaire », a-t-il martelé.
Dressant un bilan amer de l’année académique 2024-2025, M. Dalencourt pointe un affaiblissement du sens des responsabilités chez les enseignants. Il dénonce un corps professoral en perte de vocation, miné par six mois de grève dans les écoles publiques : « Aujourd’hui, l’enseignement est perçu comme un tremplin temporaire, non comme une vocation durable. »
Il s’interroge sur la motivation réelle de ceux qui embrassent la carrière éducative, dans un contexte marqué par l’instabilité, la précarité et le désenchantement.
L’éducateur n’épargne pas les syndicats d’enseignants, qu’il accuse de n’avoir pas contribué à la revalorisation morale du métier. « Ils semblent n’avoir formé les enseignants qu’à la revendication, pas à la vocation », déplore-t-il, en appelant à une introspection des pratiques syndicales et à un nouveau contrat moral entre l’État, les enseignants et la société.
Dans un pays où l’école est en péril, Patrice Dalencourt sonne l’alarme, mais surtout lance un appel à la refondation du système éducatif. Un cri qui résonne comme un appel à l’action avant qu’il ne soit trop tard.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
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