Ankèt

Entre promesses et réalité : Le CPT face à l’épreuve du feu

Encore une attaque. Encore des morts. Encore des promesses.

Le 16 février 2025, à Kenscoff, des criminels ont tendu une embuscade aux Forces Armées d’Haïti (FAd’H), tuant le militaire Petit’homme Charles Benictor et blessant deux autres soldats. Une attaque d’une gravité extrême, mais surtout un nouvel affront à un État déjà à genoux.

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a réagi avec force dans un communiqué, condamnant l’attaque et promettant des mesures « fermes ». Déploiement de renforts, renforcement des infrastructures stratégiques, modernisation des équipements… des mots que nous avons déjà entendus, des promesses trop souvent restées lettres mortes.

Mais la vraie question demeure : pourquoi en sommes-nous encore là ? Comment des groupes armés peuvent-ils, en plein jour, défier l’armée d’un pays ? Pourquoi les forces de l’ordre sont-elles systématiquement en position de réaction, plutôt que d’anticipation ?

Les gangs prospèrent parce qu’ils savent que l’État est faible, parce qu’ils n’ont rien à craindre. Ils frappent, tuent, incendient, et la réponse tarde, hésite, manque de fermeté. On annonce des plans, on jure de reprendre le contrôle, mais dans les rues, dans les montagnes, dans les quartiers populaires, ce sont toujours les criminels qui dictent leur loi.

Le sang versé à Kenscoff n’est pas qu’une attaque contre l’armée, c’est une gifle à tout un pays. Une preuve de plus que l’État ne contrôle plus rien. Si le CPT veut être pris au sérieux, s’il veut prouver que son autorité dépasse les déclarations officielles, il doit faire plus que promettre. Il doit agir, et il doit le faire maintenant.

Sinon, demain, ce ne sera pas un soldat, mais une ville entière qui tombera.

Entre promesses et réalité : Le CPT face à l’épreuve du feu

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