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En Californie, les familles haïtiennes sans papiers vivent dans la peur des arrestations et peinent à survivre face à la flambée des loyers. Témoignages poignants et appel à l’aide.

États-Unis, le 3 août 2025._À Los Angeles, plusieurs familles haïtiennes en situation irrégulière sont confrontées à une double menace : les arrestations brutales par les agents de l’immigration et une crise du logement qui les pousse à la rue. Témoignages et appels à des mesures d’urgence.
Lorsque la police de l’immigration a arrêté son mari début juillet près de Los Angeles, Josette, une Haïtienne sans papiers, s’est retrouvée seule avec ses deux enfants à charge. Depuis, elle se bat chaque jour pour subvenir à leurs besoins.
« Se li ki te sèl moun k ap travay. Se li ki te poto mitan fanmi an », confie-t-elle sous un faux nom, de peur de représailles.
À 42 ans, Josette partage le sort de nombreuses mères haïtiennes qui, après l’arrestation d’un conjoint ou d’un proche, basculent dans la précarité extrême. En Californie, où les prix des loyers explosent, il devient de plus en plus difficile de garder un toit.
Depuis juin, les agents de l’immigration (ICE) multiplient les descentes dans des lieux fréquentés par les travailleurs sans papiers : stations de lavage, chantiers, marchés… Ces raids créent un climat de peur constant.
« Chak fwa mari m’ ale travay, mwen pè pou l’ pa tounen », confie un autre migrant haïtien habitant à Compton.
Ces interventions ciblent principalement les immigrés latinos et caribéens, dont les Haïtiens. Beaucoup, déjà fragilisés par la crise du logement, sont aujourd’hui menacés de devenir sans-abri.
Survivre avec presque rien
Pour Josette, le quotidien est devenu un parcours du combattant. Elle a trouvé un emploi de nuit dans une petite usine, payé au salaire minimum. Cela lui permet tout juste de couvrir les besoins de base, mais pas les dépenses scolaires ou médicales.
« Mwen dòmi sèlman twa èdtan pa jou. Apre sa, fò m okipe pitit mwen yo. M pa konnen konbyen tan m ap kenbe », murmure-t-elle, les larmes aux yeux.
Aide limitée des autorités locales
Face à l’urgence, la ville de Los Angeles et le comté ont promis la création de fonds d’aide pour les familles en détresse, principalement financés par des dons privés. Ces aides prendraient la forme de cartes prépayées de quelques centaines de dollars.
Mais pour les associations qui défendent les sans-papiers, comme le CLEAN Car Wash Workers Center, ces aides sont loin d’être suffisantes.
« Yon kat $300 pa menm ka peye 10% nan lwaye yon fanmi », souligne Andrea González, responsable de l’organisation.
Plusieurs militants demandent un moratoire sur les expulsions, comme celui mis en place durant la pandémie. Ils craignent une nouvelle flambée du nombre de sans-abri, déjà estimé à 72 000 dans le comté de Los Angeles.
Ce moratoire rassurerait aussi Marie-Louise, une Haïtienne de 60 ans dont le mari a été arrêté en juin. Elle vit désormais avec ses enfants, incapable de payer son loyer avec ses 1 000 $ de prestations d’invalidité.
« Se yon sitiyasyon ijans. Nou soufri. Nou pa ka kenbe », lance-t-elle.
Les familles haïtiennes sans papiers sont de plus en plus nombreuses à sombrer dans la détresse. Entre les arrestations, le manque de ressources et la peur quotidienne, elles appellent à une réponse humanitaire urgente et adaptée à leur réalité.
Yves Manuel
Vant Bèf Info ( VBI)
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