Plus de 6.000 immigrés ont été récemment inscrits au “fichier des morts” par l’administration Trump, les privant ainsi de leur numéro de sécurité sociale et les excluant de facto de la vie active. C’est ce qu’ont rapporté plusieurs médias américains, jeudi 10 avril 2025.
Selon le Washington Post, cette décision vise à pousser les sans-papiers à quitter le pays, en les rendant administrativement inexistants. Elle s’inscrit dans une série de mesures radicales adoptées depuis le début du second mandat de Donald Trump, comme l’expulsion de plus de 200 membres présumés d’un gang vers le Salvador.
Aux États-Unis, le numéro de sécurité sociale est indispensable pour travailler, accéder aux services bancaires ou percevoir des aides publiques. Or, de nombreux sans-papiers en possédaient un, notamment ceux entrés légalement sous l’administration Biden, qui avait instauré des dispositifs temporaires pour réguler les flux migratoires.
Une fois déclarés décédés dans les bases de données fédérales, ces individus se retrouvent coupés du monde du travail, de la location, des soins, et de tout accès aux services essentiels. « C’est un moyen de les rendre invisibles », a confié un haut responsable de la Maison-Blanche au Washington Post.
Toujours selon ce journal, la décision aurait été prise par une commission sur l’efficacité gouvernementale dirigée par Elon Musk, nommé par Trump en début d’année. Le premier groupe ciblé — environ 6.300 personnes — comprendrait des condamnés et des “terroristes présumés”, mais la mesure pourrait prochainement s’étendre à d’autres catégories de sans-papiers.
Cette initiative intervient dans un contexte de durcissement extrême de la politique migratoire, quelques jours seulement après une autre décision controversée : le partage des données fiscales de l’IRS avec les services d’immigration, annoncé officiellement le 8 avril.