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États-Unis : un Haïtien arrêté à Houston pour financement présumé de gangs armés en Haïti

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Les autorités fédérales américaines ont procédé à l’arrestation de Bazile Richardson, un ressortissant haïtien naturalisé américain, accusé d’avoir orchestré un vaste réseau de financement au profit de l’alliance criminelle Viv Ansanm, dirigée par le chef de gang Jimmy « Barbecue » Chérizier.

Houston, 5 août 2025 – Richardson, interpellé le 23 juillet 2025 à Houston, est poursuivi pour complot en vue de violer l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), une loi fédérale interdisant tout soutien financier à des entités désignées comme terroristes. Le dossier, enregistré sous le numéro 4:25-mj-00453, a été officiellement déposé le 24 juillet devant un tribunal fédéral à Washington D.C.

Un réseau international de financement criminel

L’acte d’accusation couvre une période allant de décembre 2020 à janvier 2025. Durant ce laps de temps, Richardson aurait facilité l’envoi de fonds depuis la diaspora haïtienne aux États-Unis vers Haïti. L’argent aurait servi à financer l’achat d’armes, de véhicules, et à rémunérer des membres de groupes armés affiliés à Viv Ansanm et à G9 an fanmi e alye, deux coalitions désignées comme organisations terroristes étrangères par les autorités américaines.

Selon les documents judiciaires, Richardson utilisait plusieurs pseudonymes — Fredo Pam, Fred Lion, Leo Danger, Lepe Blode — et résidait officiellement à Fayetteville, en Caroline du Nord. Il aurait collaboré avec plusieurs complices aux États-Unis (notamment à New York et au Massachusetts) et en Haïti.

Méthodes sophistiquées et communication codée

Les transferts d’argent s’effectuaient via des services comme Western Union et MoneyGram, ainsi que par remise d’espèces sur place. Le tout était appuyé par un système de communications cryptées et codées, incluant des messages vocaux, pour contourner la surveillance des forces de l’ordre.

Le document judiciaire révèle également que Richardson entretenait des liens étroits avec des figures clés du G9. Il aurait déclaré :

« Le chef du G9 est comme un frère pour moi. Je parle avec lui chaque jour… Je défends mon pays. Fuck you America. »

Projets de déstabilisation armée

L’enquête révèle que Richardson aurait évoqué l’idée de renverser le gouvernement haïtien par la force, tout en finançant l’acquisition d’armes lourdes pour le compte de Chérizier. L’un des bénéficiaires du réseau est par ailleurs visé depuis décembre 2020 par des sanctions du Trésor américain pour son implication dans plusieurs massacres à Port-au-Prince, dont celui de La Saline en 2018.

Procédures judiciaires en cours

Aucune licence n’avait été obtenue auprès de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), ce qui constitue une violation directe des règles fédérales. Le ministère public pourrait requérir jusqu’à 20 ans de prison, assortis d’accusations supplémentaires pour blanchiment d’argent et soutien matériel à une organisation terroriste.

Cette arrestation souligne l’ampleur transnationale des financements liés aux gangs haïtiens et la volonté des autorités américaines de tarir les sources de soutien extérieur à ces groupes responsables de l’escalade de la violence en Haïti.

Widberlin Senexant

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