La commune paisible de La Chapelle, dans l’Artibonite, s’est transformée en un véritable champ de guerre, samedi 22 juin 2025. Des hommes lourdement armés, membres présumés de la coalition terroriste « Viv ansanm », ont pris d’assaut la localité, déclenchant une vague de terreur sans précédent. Le bilan humain est lourd : au moins six morts, plus d’une dizaine de blessés, et des milliers de déplacés.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), plus de 8.800 habitants ont été contraints d’abandonner leurs maisons pour fuir la violence. « C’était l’enfer sur terre, on a tout perdu », témoigne en larmes une femme réfugiée à Saint-Marc avec ses trois enfants.
Les assaillants ont tout ravagé sur leur passage : commerces pillés, commissariat réduit en cendres. « Ils tiraient dans toutes les directions, sans pitié », raconte un témoin qui a fui vers les hauteurs. Le chaos s’est étendu comme une traînée de poudre, provoquant un exode massif vers d’autres communes de l’Artibonite et jusqu’à Port-au-Prince.
Sur le terrain, la situation est dramatique. Les déplacés vivent dans des conditions d’extrême précarité : sans eau potable, sans nourriture, sans soins de santé. Malgré les efforts de plusieurs ONG, l’aide humanitaire reste insuffisante face à l’ampleur de la crise. L’OCHA appelle à une coordination d’urgence entre tous les acteurs présents sur le terrain.
Cette attaque tragique souligne une nouvelle fois la faillite de l’État haïtien en matière de sécurité. Faute d’un plan national cohérent, les groupes armés étendent leur emprise, semant la peur et le chaos dans des zones jusque-là relativement épargnées. Pour les habitants de La Chapelle, le sentiment d’abandon est total.
« On ne vit plus, on survit. Et on attend la prochaine attaque, impuissants », résume un père de famille en fuite.