Pierre Réginald Boulos, homme d’affaires et homme politique très controversé d’Haïti, est sur le point d’être expulsé des États-Unis. C’est ce qu’a révélé une note publiée ce dimanche 27 juillet 2025 sur le site officiel de l’agence américaine de l’immigration (ICE).
Selon ICE, Boulos aurait menti dans sa demande de séjour. « Mentir lors de votre demande », écrit l’agence en réponse à la question : Comment pouvez-vous perdre votre statut légal aux États‑Unis ?
Dans ce même communiqué, ICE affirme que le citoyen haïtien « a omis de mentionner sa campagne de violence et son soutien aux gangs pour déstabiliser Haïti dans les documents de sa demande ». Une accusation grave, bien que considérée en Haïti comme un secret de Polichinelle.
L’arrestation de Pierre Réginald Boulos remonte au jeudi 17 juillet 2025. C’est ce jour-là que les agents d’ICE, appuyés par le département d’État américain, l’ont interpellé à son domicile de Palm Beach, en Floride. L’opération, menée dans une relative discrétion, s’inscrivait dans le cadre d’une enquête plus large sur ses liens présumés avec des groupes armés opérant en Haïti.
ICE précise que cette arrestation résulte d’une collaboration entre plusieurs agences fédérales, notamment les services d’enquête de sécurité diplomatique (DSS) et les unités antifraude de l’immigration.
L’agence indique également que Boulos sera accueilli à son retour par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), une structure étatique haïtienne. « Il recevra un accueil chaleureux de l’Unité de Lutte contre la Corruption du gouvernement haïtien quand nous le renverrons », peut-on lire dans la note.
En guise d’avertissement, ICE termine son message sur un ton menaçant : « Nous vous retrouverons — comme les agents d’ICE Miami ont retrouvé Pierre. »
Connue pour ses positions radicales contre plusieurs régimes haïtiens, la figure de Pierre Réginald Boulos divise. Certains le considèrent comme l’un des acteurs politiques ayant contribué au chaos actuel, tout en cherchant refuge à l’étranger lorsque la situation devient explosive. Si son expulsion se confirme, elle pourrait marquer un tournant dans la manière dont les autorités américaines traitent les dossiers de personnalités haïtiennes soupçonnées d’activités illicites ou de corruption.
Cependant, alors que Washington a officiellement désigné ces gangs comme des groupes terroristes et accuse Pierre Réginald Boulos de les soutenir, on peut légitimement se demander pourquoi les États-Unis choisissent de l’expulser vers Haïti plutôt que de le garder sur leur territoire pour qu’il réponde pleinement de ses actes. Une simple expulsion vers un pays où la justice peine à s’imposer face aux puissants semble bien légère, surtout lorsqu’il s’agit d’un homme aussi influent. Ce geste soulève des questions sur l’efficacité réelle de cette mesure, qui pourrait ne constituer qu’une façade, alors que la menace que représentent ces réseaux armés continue de gangréner la société haïtienne.