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Fils-Aimé rencontre la PNH dans un contexte de blocage institutionnel

Quelques jours seulement après que le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a dénoncé un blocage au sein de l’appareil d’État, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a multiplié les signaux d’autorité. Ce lundi 30 juin 2025, il s’est rendu au siège de la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH), à Clercine 8, pour une rencontre stratégique avec le Directeur Général a.i, Rameau Normil, et des membres du Haut Commandement. Accompagné du ministre de la Justice, Patrick Pélissier, et de celui de l’Économie, Alfred Fils Métellus, le chef du gouvernement a affiché une volonté ferme de reprendre le contrôle sur les grands dossiers sécuritaires et administratifs du pays.

Sécurité et efficacité : un double chantier

Cette réunion intervient dans un contexte où les défis sécuritaires restent majeurs, avec un banditisme armé toujours actif dans plusieurs régions du pays. La visite du Premier ministre avait ainsi un double objectif : renforcer la coopération avec la PNH dans la lutte contre l’insécurité, et améliorer l’efficacité administrative de l’État, notamment dans la gestion des finances publiques.

Le gouvernement affirme vouloir accélérer les procédures de décaissement pour que la police puisse agir plus rapidement sur le terrain. Des propositions concrètes ont été avancées pour rendre l’exécution budgétaire plus souple, tout en maintenant un haut niveau d’exigence sur la transparence et la gestion rigoureuse des ressources publiques.

Vers une nouvelle dynamique institutionnelle ?

Cette initiative, selon les communiqués officiels consultés par TripFoumi Enfo, marque une volonté de coordination interinstitutionnelle. Une chaîne de concertation a été amorcée entre la Primature, le Ministère de la Justice, le Ministère de l’Économie et la Direction Générale de la PNH. L’idée : sortir du blocage, fluidifier les décisions, et mettre en place un pilotage plus réactif.

Dans un pays plongé dans une crise multidimensionnelle, ces gestes, aussi symboliques soient-ils, traduisent une tentative de rassurer la population et de montrer que l’État peut encore fonctionner. Mais ils interviennent aussi au moment où les critiques internes fusent, y compris au plus haut niveau de la transition.

Reste à savoir si ces promesses déboucheront sur des résultats tangibles ou s’il ne s’agit que d’une mise en scène bien orchestrée pour calmer les tensions politiques grandissantes.

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