Léonard de Vinci et Frankétienne. Deux hommes, deux époques, deux mondes, mais un même feu créatif. L’un, génie de la Renaissance italienne, touche-à-tout de génie, inventeur, peintre, architecte, philosophe et poète. L’autre, géant haïtien, maître du spiralisme, écrivain, poète, dramaturge, peintre, musicien, un véritable démiurge de la création. Séparés par des siècles, ils partagent pourtant une même essence : celle des esprits trop vastes pour être enfermés dans une seule discipline.
L’homme et l’univers : une quête infinie
Léonard de Vinci, scientifique et artiste, dissèque le monde avec une précision chirurgicale. Il observe le vol des oiseaux, étudie l’anatomie humaine, imagine des machines volantes et des forteresses imprenables. Son œuvre est un dialogue permanent entre l’art et la science, entre l’imaginaire et le réel.
Frankétienne, lui, explore l’univers par le verbe et la couleur. Son spiralisme est une théorie du chaos, un refus du linéaire, une tentative de capter la vie dans son tourbillon le plus brut. Il écrit comme il peint : avec une énergie explosive, une prolifération d’images et de sons qui brisent les cadres traditionnels.
Mona Lisa et Dezafi : des chefs-d’œuvre intemporels
De Vinci nous laisse la Mona Lisa, un mystère suspendu dans le temps, un sourire insaisissable qui défie les siècles. Ce tableau, comme toutes ses œuvres, est empreint d’une quête de perfection, d’un équilibre entre mathématiques et émotion.
Frankétienne, avec Dezafi, offre au monde le premier roman écrit entièrement en créole haïtien. Une œuvre à la fois poétique et brutale, qui plonge dans les profondeurs d’Haïti, dans ses souffrances et ses rêves. Là où Mona Lisa est un portrait figé dans l’éternité, Dezafi est un cri, une danse, une révolte.
Peindre le monde, déconstruire le réel
Dans leurs toiles, on retrouve cette même obsession du détail, cette même volonté de capturer le mouvement, la vie elle-même. Chez De Vinci, les corps sont anatomiquement parfaits, les paysages baignés de lumière et de mystère. Chez Frankétienne, les couleurs explosent, les formes se tordent, la toile devient un vortex où l’œil se perd, où la réalité éclate en mille fragments.
Deux esprits libres, deux génies universels
Léonard de Vinci a marqué l’histoire en transcendant les disciplines. Il était un homme de son temps et de tous les temps. Frankétienne, lui, a embrassé le chaos du monde pour en faire une œuvre totale, une fresque où Haïti et l’humanité tout entière se rencontrent.
L’un et l’autre refusent les limites, réinventent le langage, redéfinissent l’art. De Vinci disséquait le monde pour mieux le comprendre. Frankétienne le recrée dans un tourbillon infini de mots et de couleurs. Deux génies, deux visionnaires. Et si l’histoire a consacré De Vinci, Frankétienne, lui, n’a rien à lui envier.
Notre Mapou est parti vers la lumière qu’il transmettait toute sa vie. Va, cours, vole vers le magnifique !