Le chaos sécuritaire en Haïti continue de s’aggraver à un rythme alarmant. Selon les données publiées en avril 2025 par le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), 1617 personnes ont été tuées et 580 autres blessées entre janvier et mars. Ces chiffres reflètent une violence incontrôlée, alimentée par la prolifération des groupes armés et l’effondrement de l’autorité de l’État.
Au cours de la même période, au moins 161 enlèvements contre rançon ont été recensés, dont 63 % dans le département de l’Artibonite. Les otages sont souvent détenus plusieurs jours, dans des conditions inhumaines, et subissent tortures ou abus. Ces crimes sont commis en toute impunité, dans un climat de peur généralisée.
Les violences sexuelles connaissent également une recrudescence inquiétante. Des femmes, des adolescentes et même des enfants sont violés lors d’attaques armées, souvent de manière collective. Selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), 21,79 % des victimes de viols commis par des groupes armés ont été testées positives au VIH/SIDA, dont 8 % étaient déjà porteuses du virus avant l’agression.
Face à cette tragédie, le BINUH appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale. Il plaide pour un déploiement accéléré de la Mission multinationale de soutien à la sécurité, ainsi que pour le renforcement du système judiciaire et des mécanismes d’aide aux victimes. En attendant, des millions d’Haïtiens continuent de vivre sous une menace permanente, sans protection, ni justice.