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Cap-Haïtien, deuxième ville d’Haïti et autrefois surnommée la perle du Nord, fait aujourd’hui face à une crise d’insalubrité alarmante. À peine sorti de l’aéroport international, le contraste est frappant : poussière, détritus et rues dégradées accueillent les visiteurs, loin des images de cartes postales souvent associées à la ville.
Les axes principaux, censés refléter une certaine fierté urbaine, sont envahis par les ordures. Trottoirs encombrés, caniveaux bouchés, odeurs nauséabondes : l’environnement urbain est marqué par une dégradation visible et persistante, notamment en période de forte chaleur.
L’entretien des voies publiques semble avoir été relégué au second plan. Les nids-de-poule cohabitent avec des flaques d’eau stagnante, propices à la prolifération des moustiques et des maladies hydriques. En l’absence de bacs à ordures en quantité suffisante, les habitants déposent leurs déchets à même le sol, formant des tas qui deviennent rapidement des dépotoirs à ciel ouvert.
Barrière-Bouteille, principale porte d’entrée du Cap-Haïtien, en est un exemple frappant. Lieu symbolique, elle est aujourd’hui synonyme de négligence : murs délabrés, végétation envahissante, carcasses de véhicules et amas de déchets offrent une image peu reluisante de la ville à ceux qui y pénètrent pour la première fois.
Une ville paralysée à chaque pluie
Au moindre épisode pluvieux, les rues se transforment en rivières d’ordures. Les déchets, emportés par les eaux, obstruent les canaux de drainage, provoquant inondations et stagnation. La situation empire durant la saison des pluies, rendant la circulation difficile et aggravant les risques sanitaires.
Face à ce constat, les Capois expriment leur ras-le-bol. Beaucoup pointent du doigt l’inaction des autorités communales. Les campagnes de nettoyage, rares et sans véritable suivi, peinent à contenir l’ampleur du problème. L’absence d’une stratégie durable de gestion des déchets contribue à la dégradation continue de la ville.
Un patrimoine en danger
Au-delà des conséquences sanitaires, cette insalubrité menace également le patrimoine historique de Cap-Haïtien. Les façades coloniales, déjà fragilisées, se détériorent au contact des eaux usées et des détritus. Un coup dur pour le potentiel touristique de la ville, dont l’image souffre d’un manque flagrant de prise en charge.
Azaine Mauryle
Vant Bef Info (VBI)
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