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Haïti désignée pays examinateur de Saint-Kitts-et-Nevis dans la lutte contre la corruption

L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a annoncé qu’Haïti a été officiellement désignée comme pays examinateur de Saint-Kitts-et-Nevis, dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC). Cette mission internationale se déroulera à Vienne, en Autriche, du 4 au 8 novembre 2025, lors de la 15e session du Groupe d’examen de l’application de la Convention.

Dans ce rôle, Haïti sera chargée d’évaluer les dispositifs de prévention de la corruption et les mécanismes de recouvrement des avoirs mis en place par Saint-Kitts-et-Nevis, conformément aux chapitres II et V de la CNUCC.

Une expertise haïtienne mise en avant
À la tête de la délégation haïtienne, Me Hans Jacques Ludwig Joseph, directeur général de l’ULCC, conduira une équipe d’experts nationaux. Ils analyseront les textes de loi, les institutions anti-corruption et les pratiques en vigueur dans cet État caribéen. « Cette désignation reflète la reconnaissance internationale du rôle actif d’Haïti dans la lutte contre la corruption », a souligné Me Joseph, mettant en avant l’expertise que son institution entend mobiliser pour cette mission.

L’évaluation inclura des visites sur place et des rencontres avec les autorités locales et les organisations de la société civile de Saint-Kitts-et-Nevis. Ce processus aboutira à la rédaction d’un Rapport-Pays, contenant des recommandations concrètes pour améliorer la transparence et l’intégrité des institutions de ce pays.

Un signal fort, mais aussi une opportunité pour Haïti

Si cette nomination honore Haïti sur la scène internationale, elle soulève aussi des interrogations. Le pays, confronté à ses propres défis systémiques en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, peine encore à instaurer une culture de redevabilité et de transparence en interne.

Pour certains observateurs, cette mission doit être vue comme une opportunité pour l’ULCC de renforcer sa propre crédibilité, en démontrant sa capacité à appliquer les standards internationaux qu’elle est appelée à évaluer ailleurs. « Haïti ne peut se contenter d’évaluer les autres : c’est aussi l’occasion de tirer des leçons pour ses propres réformes », estime un analyste indépendant.

Dans tous les cas, cette mission confère à Haïti une responsabilité diplomatique de poids, à un moment où la lutte contre la corruption reste un enjeu central pour la stabilité politique et économique de toute la région caribéenne.

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