Face à une escalade sans précédent de la violence armée, le gouvernement haïtien aurait discrètement signé un contrat avec Erik Prince, fondateur de la controversée société militaire privée Blackwater et proche de l’ancien président américain Donald Trump. Selon des sources concordantes haïtiennes et américaines, Prince coordonnerait depuis mars 2025 une opération secrète impliquant drones armés, livraisons d’armes et recrutement de vétérans haïtiano-américains, dans le but de reprendre le contrôle de zones dominées par des groupes armés qualifiés de terroristes.
Un tournant sécuritaire radical
Le quotidien New York Times, qui a révélé ces informations ce mercredi 28 mai, décrit cette initiative comme un tournant sécuritaire majeur pour un État haïtien au bord de l’effondrement. Les autorités haïtiennes, dépassées par l’expansion territoriale des groupes armés, auraient fait appel à Prince comme solution de dernier recours pour restaurer un semblant d’ordre, notamment à Port-au-Prince et dans ses environs.
Drones létaux et résultats incertains
Depuis le lancement de cette opération en mars, l’équipe de Prince aurait commencé à utiliser des drones armés, censés cibler les chefs de ces groupes. Mais jusqu’à présent, aucune neutralisation officielle n’a été confirmée, suscitant scepticisme et inquiétude sur l’efficacité réelle et la légalité de cette stratégie. Le flou entoure également les règles d’engagement et la chaîne de commandement.
Une force parallèle en préparation
Parallèlement, un processus de recrutement de vétérans haïtiens naturalisés américains est en cours. Jusqu’à 150 hommes pourraient être envoyés à Port-au-Prince dans les mois à venir. L’objectif : former une force d’intervention rapide, indépendante des institutions haïtiennes traditionnelles, elles-mêmes affaiblies et largement infiltrées.
Des cargaisons d’armes seraient aussi attendues dans le cadre de cette opération, ce qui témoigne d’une militarisation accélérée du conflit. Cette démarche soulève des questions sur le contrôle de ces armes et leur traçabilité dans un pays où la contrebande et la revente d’armes sont monnaie courante.
Silences diplomatiques et flou juridique
Côté américain, les autorités sont informées de l’implication d’Erik Prince, mais gardent le silence quant à la légalité de ce contrat et aux engagements réciproques entre Haïti et l’ancien entrepreneur militaire. Aucun détail n’a filtré sur le montant de l’accord ni sur les modalités de supervision.
Une guerre en marge de la démocratie
En recourant à une solution militaire privée, Haïti entre dans une phase critique de sa lutte contre l’insécurité. Cette décision met en lumière la fragilité de la souveraineté nationale, l’affaiblissement de l’appareil étatique, et les risques d’une dérive sécuritaire incontrôlable.
Alors que le peuple haïtien subit de plein fouet les violences quotidiennes, le recours à une guerre secrète, menée hors du cadre légal et institutionnel, pourrait bien aggraver la crise au lieu de l’atténuer.