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Haïti – Insécurité : Léogâne n’aura pas de « Rara » cette année

La ville de Léogâne, bastion historique des festivités de « Rara », sera privée cette année de la traditionnelle sortie de ses bandes. Dans un communiqué daté du 5 mars 2025, l’administration communale a annoncé l’interdiction formelle de toute activité liée au « Rara », en raison de la menace sécuritaire qui plane sur la Cité Anacaona, notamment avec la présence des criminels du gang « Viv Ansanm » à Gressier.

L’objectif principal de cette décision est « d’assurer l’ordre et la paix publique » dans la commune, précise le communiqué.

Les membres de « Viv Ansanm », qui contrôlent Gressier, une commune voisine de Léogâne, ont déjà tenté à plusieurs reprises d’attaquer la zone. Ces assauts ont pu être repoussés grâce à la vigilance de la Police nationale, des agents de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP) déployés dans la région, ainsi que des brigades de vigilance locales.

Face à cette menace persistante, la mairie avertit que toute bande de rara qui enfreindrait cette interdiction s’expose à de lourdes sanctions. Les dirigeants et les fans impliqués seront arrêtés, les instruments seront saisis jusqu’à nouvel ordre et les responsables devront s’acquitter d’une amende de cent mille gourdes.

De plus, les autorités communales précisent que les bandes ne seront pas non plus autorisées à organiser des animations locales dans leurs quartiers respectifs durant les jours de festivités traditionnelles. « Les responsables des bandes de Rara sont formellement sommés d’arrêter toute séance de répétition publique ou privée rassemblant une foule », avertit la mairie. Léogâne entre donc en mode vigilance maximale.

L’insécurité qui frappe le département de l’Ouest, particulièrement la capitale Port-au-Prince, a considérablement affecté l’attractivité des fêtes nationales et légales dans tout le pays, y compris dans les zones les plus reculées. Récemment, les festivités carnavalesques ont été purement et simplement annulées par le gouvernement. À Jérémie, par exemple, aucune activité officielle n’a été organisée durant les trois jours gras.

Les conséquences de l’insécurité s’étendent désormais bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer.

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