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Richard Auguste Morse, propriétaire emblématique de l’hôtel Oloffson, a brisé le silence ce mardi, quelques jours après l’incendie criminel qui a ravagé ce haut lieu du patrimoine haïtien. Invité sur les ondes de Panel Magik, l’artiste et hôtelier s’est exprimé avec gravité, élargissant son propos au drame national que traverse Haïti.
Port-au-Prince, 8 juillet 2025-
« Ces dernières années, j’ai gardé le silence, craignant que mes paroles ne servent de prétexte pour attaquer l’hôtel. Maintenant qu’il est incendié, je peux parler de la situation du pays », a-t-il déclaré.
Sous le choc mais animé d’un esprit de résilience, Morse a fermement condamné les violences qui gangrènent Haïti. Il a également annoncé sa volonté de revenir sur les lieux et de transformer les ruines en un espace culturel ouvert à tous.
« La première chose que je ferai, c’est me tenir dans la cour de l’hôtel. Ensuite, je me préparerai à recevoir les dons que des particuliers voudront faire. J’y construirai un centre culturel et, peu à peu, nous verrons ce qu’il est possible de réaliser. »
L’hôtel Oloffson n’était pas un simple lieu d’hébergement. Véritable bastion de la mémoire culturelle haïtienne, il accueillait depuis des décennies artistes, journalistes, musiciens et intellectuels. Morse, qui dirigeait l’établissement depuis près de quarante ans, y avait insufflé une âme unique.
« J’ai presque quarante ans à la tête de l’hôtel ; je connais son énergie, je reconnais les habitués… », a-t-il rappelé.
Mais au-delà de la perte matérielle, c’est le climat national qui indigne le plus Richard Morse. Pour lui, cet acte de destruction symbolise un effondrement plus vaste : celui d’un pays rongé par la violence, la haine et l’inaction.
« D’une certaine manière, je regrette qu’on parle de l’hôtel Oloffson, alors que la vraie urgence, c’est ce qui se passe dans le pays. »
Son témoignage, empreint de douleur mais porteur d’espoir, sonne comme un cri du cœur. Il ne s’agit pas seulement de pleurer un monument disparu, mais de dénoncer l’état d’un pays à la dérive – et d’appeler à une reconstruction à la fois physique, culturelle et morale.
En brûlant l’hôtel Oloffson, c’est un symbole qui s’est effondré. Mais à travers les paroles de Morse, c’est une volonté de résilience, de mémoire et de renaissance qui se dessine.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
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