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Haïti : « Je ne peux plus fuir » – le cri d’un peuple pris au piège de l’insécurité

Depuis plusieurs années, l’insécurité en Haïti ne cesse de s’aggraver, plongeant la population dans une angoisse permanente. Les massacres se multiplient, la terreur des gangs installe le chaos presque partout sur le territoire national, et l’absence d’un État fort laisse le pays livré à lui-même. Face à cette réalité, nombreux sont ceux qui rêvent de fuir, et on ne peut plus compter les déplacés internes. Mais pour beaucoup, ce n’est ni une option financièrement accessible, ni un choix acceptable.

Un pays sous siège

Les témoignages se ressemblent et dressent un portrait sombre d’un pays où même les gestes les plus banals sont devenus risqués. « Je ne peux plus fuir », confie un citoyen qui n’en peut plus.

Port-au-Prince, autrefois un centre vibrant d’activités, est aujourd’hui fragmenté en zones sous contrôle des gangs armés. Des quartiers entiers sont devenus inaccessibles, obligeant les habitants à vivre sous la menace constante des exactions. Le phénomène touche aussi bien la capitale que d’autres régions du pays, coupant les routes, paralysant le commerce et isolant les populations.

Un dilemme entre exil et résistance

Pour ceux qui en ont la possibilité, l’exil est une option. Mais partir signifie tout abandonner : famille, amis, souvenirs et espoir de reconstruire un pays qui, malgré tout, leur appartient. « Fuir, c’est une déchirure », explique une jeune étudiante. « Je suis née ici, c’est mon pays. Mais combien de temps encore allons-nous vivre dans cette peur permanente ? »

D’autres refusent catégoriquement de quitter Haïti. Par patriotisme ou par nécessité, ils restent et tentent de s’adapter à cette réalité brutale. Certains s’organisent en comités de vigilance, d’autres trouvent du réconfort dans la solidarité communautaire. Mais tous attendent un changement qui tarde à venir.

Quel avenir pour Haïti ?

Face à cette crise sécuritaire, les appels à l’aide se multiplient, mais les solutions tardent à se concrétiser. L’État, affaibli, peine à rétablir l’ordre. La communauté internationale observe, parfois condamne, mais n’agit que timidement. Pendant ce temps, le peuple haïtien continue de subir une violence qui n’épargne personne.

« Nous ne voulons pas seulement survivre », conclut un résident de Pétion-Ville. « Nous voulons vivre, dignement et en paix. Mais aujourd’hui, nous sommes pris au piège. »

Tandis que certains espèrent encore une issue, d’autres n’y croient plus. Mais une chose est certaine : Haïti ne pourra pas continuer éternellement dans cet engrenage infernal sans un sursaut, qu’il vienne de l’intérieur ou de l’extérieur.

Le peuple haïtien est acculé vers l’horreur, un regain de force viendra un jour de se entrailles pleines de fierté et de grandeur.

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