La saison cyclonique 2025 s’annonce plus dangereuse que les précédentes. À l’approche du 1er juin, date officielle de son ouverture, les autorités haïtiennes ont lancé les préparatifs lors d’une cérémonie organisée le vendredi 30 mai au Centre d’opérations d’urgence nationale (COUN), à Tabarre.
Marcelin Esterlin, coordonnateur de l’Unité hydrométéorologique d’Haïti (UHM), a présenté des prévisions alarmantes : entre 12 et 19 tempêtes tropicales sont attendues, dont 6 à 10 ouragans, avec au moins 5 de catégorie majeure. Selon lui, il y a 60 % de chances que cette saison dépasse les normales historiques. Les zones surveillées couvrent le bassin de l’Atlantique Nord, la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique.
Face à ces menaces, Esterlin insiste sur la nécessité de renforcer la préparation : mobilisation des ressources, coordination avec les partenaires, et surtout, actions ciblées pour protéger les populations les plus vulnérables.
Même son de cloche du côté du ministre de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, qui rappelle que cette saison représente une période critique pour le pays. Il souligne l’importance d’une stratégie concertée, inclusive et rigoureuse, saluant la mobilisation des collectivités malgré des moyens limités.
Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a pour sa part établi un parallèle saisissant : « Les cyclones peuvent être aussi meurtriers que les bandes terroristes. » Il affirme que l’exécutif aborde cette période avec un sens aigu des responsabilités.
Dans l’assistance, on retrouvait plusieurs membres du gouvernement, des responsables locaux, ainsi que de jeunes ambassadeurs de la protection civile et des élèves venus marquer leur engagement citoyen.
La saison cyclonique, qui s’étendra jusqu’au 30 novembre, s’annonce particulièrement redoutable. Et cette année, le défi est double : Haïti doit non seulement se préparer à affronter les intempéries, mais aussi protéger une population déjà fragilisée par la violence et les déplacements forcés.
La nature ne fait pas de pause. Dans l’état actuel du pays, le moindre cyclone pourrait faire basculer des milliers de vies.