Haïti s’enfonce davantage dans une crise sécuritaire sans précédent. D’après un rapport accablant du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), le pays a enregistré 4 026 homicides entre janvier et juin 2025, soit une hausse alarmante de 24 % par rapport à la même période en 2024. Ces chiffres traduisent une réalité tragique dans laquelle la vie humaine perd chaque jour un peu plus de sa valeur, dans l’indifférence quasi-généralisée des institutions nationales.
Lors d’une séance du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général adjoint Miroslav Jenca a souligné la gravité de la situation, en précisant que parmi les victimes figurent 376 femmes, 21 filles et 68 garçons. Ce bilan macabre illustre non seulement l’ampleur de la violence, mais également la vulnérabilité accrue des groupes les plus fragiles face aux exactions quotidiennes des terroristes.
Outre les pertes humaines, les violences ont provoqué un déplacement massif de la population. Selon les données du Centre de surveillance des déplacements internes, plus de 1,3 million de personnes ont fui leurs foyers en 2025. Ce chiffre, trois fois supérieur à celui de 2023 et six fois plus élevé qu’en 2022, souligne l’effondrement progressif des mécanismes de protection et la faillite de l’État à garantir la sécurité de ses citoyens.
Face à cette crise multiforme, les Nations Unies lancent une alerte urgente à la communauté internationale. « Le pays fait face à une catastrophe humanitaire et sécuritaire majeure », a déclaré Jenca, appelant à une mobilisation rapide et coordonnée pour freiner la spirale de violence. Pendant ce temps, la population haïtienne continue de subir chaque jour les conséquences d’un chaos devenu presque banal.