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Réélu en mai 2023, le pasteur Calixte Fleuridor est accusé de faiblesse et d’inaction dans un contexte marqué par la montée des violences et l’effondrement social en Haïti.
Autrefois influente, la Fédération protestante d’Haïti semble aujourd’hui réduite au silence face à la crise sécuritaire. Son président, Calixte Fleuridor, réélu pour un second mandat, est pointé du doigt pour son manque d’engagement et ses ambitions politiques
Delmas, le 3 aout 2025-
Une réélection controversée
Que fait encore Calixte Fleuridor à la présidence de la Fédération protestante d’Haïti (FPH) ? En mai 2023, il a été réélu pour un mandat de quatre ans, devançant ses concurrents Vijonet Demero et Julio Volcy. À l’issue de ce scrutin interne, l’homme d’Église avait promis de « renforcer l’institution » et de redonner à la Fédération le rôle qui fut jadis le sien.
Pourtant, près de deux ans plus tard, le constat est amer. La FPH, créée en 1986 pour unir et défendre les églises protestantes dans les moments difficiles, est devenue presque inaudible. Dans une Haïti plongée dans le chaos, l’organisation semble avoir perdu tout poids moral et social.
Du HCT à la FPH : des ambitions étatiques
En janvier 2023, le gouvernement dirigé par Ariel Henry annonçait la création du Haut Conseil de la Transition (HCT), censé conduire le pays vers des élections. Trois personnalités furent nommées : Calixte Fleuridor pour la société civile, Mirlande Manigat pour les partis politiques et Laurent Saint-Cyr pour le secteur privé.
À cette époque, Fleuridor cumulait déjà la présidence de la FPH. « D’un point de vue légal, notre statut n’interdit pas à un membre du conseil d’occuper un poste non électif au niveau étatique », justifiait-il, insistant sur la nécessité pour l’Église de « s’impliquer pour améliorer la situation ». Mais le HCT, miné par les tensions et inefficace, a fini par s’éteindre dans l’indifférence générale, laissant derrière lui un goût d’échec.
Une Fédération muette face au chaos
Depuis novembre 2024, alors que les gangs incendiaient des églises et semaient la terreur, la Fédération protestante s’est limitée à une note publique. Aucun bilan précis n’a été communiqué sur les assassinats de pasteurs, la destruction de lieux de culte ou l’ampleur des pertes subies par les congrégations. « Si l’on demandait aujourd’hui des données chiffrées, le président n’en dispose pas », confie un pasteur sous couvert d’anonymat.
Pourtant, la charte de la FPH proclame qu’elle œuvre à « promouvoir l’unité et la collaboration au sein du protestantisme haïtien » et qu’elle « représente les différentes dénominations protestantes du pays ». Entre ces nobles intentions et la réalité actuelle, l’écart est abyssal.
Quatre années perdues ?
Dans les rangs protestants, la frustration grandit. Des leaders démunis, ayant perdu maisons, écoles et églises, se disent abandonnés. Beaucoup appellent à une refondation : « Il faut redorer le blason de la Fédération », plaide un responsable régional. Mais pour y parvenir, un changement de leadership s’impose, estiment plusieurs voix.
Réélu en promettant des réformes, Calixte Fleuridor a, selon ses détracteurs, échoué à tenir ses engagements. Trop occupé par d’autres activités, peut-être lucratives, il a laissé la FPH s’éteindre. À ce stade, concluent certains observateurs, « pour sauver ce qui reste, il doit tirer sa révérence ».
U.A
Vant Bèf Info (VBI)
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