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Alors que les affrontements entre la Police nationale d’Haïti (PNH) et les gangs armés s’intensifient à travers le pays, une question préoccupante s’impose : pourquoi tant d’unités déployées en première ligne ne reçoivent-elles aucun renfort ? Faut-il y voir un dysfonctionnement de l’appareil sécuritaire, un manque criant de moyens… ou une forme d’abandon délibéré ?
Port-au-Prince, 23 juillet 2025 –
À Petite-Rivière de l’Artibonite, à Liancourt, comme dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, des policiers rapportent, sous couvert d’anonymat, avoir été envoyés en mission sans appui tactique, ni couverture aérienne. Dans certains cas, des unités sont restées encerclées durant des heures, parfois même des jours, sans possibilité d’extraction.

« C’est comme s’ils voulaient qu’on tombe », confie un agent de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO).
Ces témoignages ravivent le débat sur l’efficacité et la cohérence de la stratégie sécuritaire de l’État. L’absence de coordination entre les directions régionales, les carences logistiques persistantes de la PNH, et l’inertie du gouvernement alimentent un doute grandissant quant à la volonté réelle des autorités de soutenir leurs forces sur le terrain.
Face à des gangs de plus en plus organisés comme celui de Village-de-Dieu à Port-au-Prince — dotés de drones, d’équipements de communication et rompus aux tactiques de guérilla urbaine, les policiers semblent souvent envoyés au front sans préparation, sans équipement adéquat, et sans couverture. Négligence grave ou stratégie cynique ?
L’opinion publique, lasse et méfiante, exige des réponses. Les familles des policiers tombés réclament justice. Pendant ce temps, la PNH continue de perdre des agents dans un conflit que beaucoup jugent inégal… voire déjà perdu, en raison d’un apparent désengagement politique.
Le drame survenu à Liancourt le mardi 22 juillet 2025 illustre tragiquement cette réalité. Selon une source proche du dossier, des policiers en poste auraient réclamé des renforts dès le week-end précédent, alors que des membres du gang de Savien tentaient de reprendre le commissariat local. Aucun appui ne leur a été envoyé.
Cette scène sanglante fait douloureusement écho à l’attaque du 25 janvier 2023, qui avait coûté la vie à six policiers. Deux ans plus tard, les mêmes scènes se répètent, sous le regard impassible des autorités. Une fois encore, des agents ont été abandonnés à leur sort en voulant protéger et servir.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
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