La violence qui ravage Haïti depuis plusieurs années a atteint un nouveau sommet d’horreur. Après les récentes attaques de la coalition terroriste « Viv ansanm » à Delmas, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre une scène bouleversante : un homme exténué, au visage marqué par la détresse, poussant une brouette dans laquelle repose un cadavre.
Dans un pays où l’insécurité fait désormais partie du quotidien, cette image est plus qu’un simple fait divers. Elle est le symbole d’un État en déliquescence, d’une population abandonnée à elle-même et d’une situation où même la mort n’a plus de répit.
Delmas sous le feu de la terreur
Depuis plusieurs jours, Delmas est le théâtre de violences sans précédent. La coalition armée « Viv ansanm », qui multiplie les attaques contre la police et les civils, a semé la panique dans plusieurs quartiers. Entre pillages, incendies et exécutions sommaires, les habitants fuient comme ils le peuvent, laissant derrière eux leurs maisons, leurs biens… et parfois leurs proches.
Les morgues débordent, les ambulances sont absentes, et les familles, démunies, n’ont d’autre choix que d’enterrer leurs morts elles-mêmes, dans l’urgence et la peur. C’est dans ce contexte que la vidéo de cet homme, un « prochain mort » lui-même, forcé de transporter un cadavre dans une brouette, a choqué l’opinion publique.
Quand l’insécurité empêche même de pleurer les morts
Le phénomène n’est pas nouveau en Haïti, mais il s’aggrave. Les gangs armés contrôlent désormais une grande partie du territoire, y compris des axes stratégiques qui permettent normalement l’accès aux hôpitaux et aux cimetières. Pour les familles qui ont perdu un proche, la question n’est plus seulement « Comment allons-nous enterrer nos morts ? » mais aussi « Allons-nous survivre assez longtemps pour le faire ? »
ÀPort-au-Prince , les funérailles sont devenues un luxe inaccessible. Faute de cercueils, faute de véhicules, faute de sécurité, les corps s’entassent parfois dans les rues. Dans ce chaos, l’image de cet homme poussant une brouette est un rappel cruel : en Haïti, même la dignité des morts est une bataille perdue.
Un pays à l’agonie sous le regard du monde
Cette scène, aussi tragique qu’insoutenable, est un cri d’alarme. Haïti est à un tournant. Chaque jour, des innocents meurent sous les balles, tandis que le gouvernement semble impuissant à reprendre le contrôle. Combien de temps encore la communauté internationale restera-t-elle spectatrice ?
Si rien n’est fait, bientôt, il ne restera plus que des « prochains morts » errant dans les rues, poussant devant eux le poids insoutenable d’un pays à l’agonie.