Le dysfonctionnement chronique de nos institutions, qu’elles soient politiques, judiciaires ou économiques, ne résulte ni d’un manque de compétences ni d’une insuffisance de ressources. Il trouve plutôt sa source dans une dépravation généralisée des valeurs morales et éthiques. Lorsque l’intérêt personnel prime sur le bien commun, que la compromission supplante l’intégrité et que l’impunité devient la règle, l’État de droit s’effondre, laissant place à l’arbitraire et au chaos.
Dans le domaine de la justice, l’absence de probité de nombreux acteurs entraîne une perversion du droit et un déni de justice au détriment des plus vulnérables. Un juge sans éthique est un bourreau légal, un avocat sans moralité est un marchand d’injustices, et un dirigeant corrompu est un fossoyeur de la nation. Loin d’être de simples dérives individuelles, ces comportements traduisent une faillite morale à l’échelle nationale, où la conscience professionnelle est sacrifiée sur l’autel de l’opportunisme et du clientélisme.
Même la lutte contre l’insécurité demeure vaine sans une refondation éthique de la gouvernance. La prolifération des groupes armés, la banalisation de la corruption et la désacralisation de la fonction publique ne sont que des manifestations d’un mal plus profond : l’effondrement des repères moraux. Aucun arsenal législatif, aucune réforme institutionnelle, aucun renforcement de capacités ne pourra sauver Haïti si ses dirigeants et citoyens n’érigent pas la moralité et l’éthique en principes non négociables.
Le redressement de notre nation repose sur un impératif absolu : restaurer la primauté des valeurs fondamentales que sont l’honnêteté, la justice, la loyauté et la responsabilité. Sans cette refondation morale, Haïti continuera de s’enfoncer dans le cercle vicieux du déclin et de l’anarchie.
Me. Arold Nicolas
Apôtre des droits humains
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