Depuis des années, la justice haïtienne est synonyme de lenteur, corruption et inaction. Tandis que la communauté internationale sanctionne des criminels en col blanc, les tribunaux du pays restent muets. Aucune enquête, aucun procès, aucun jugement. Les figures politiques accusées de financer les gangs, détourner des fonds publics et menacer la stabilité du pays continuent de circuler librement, protégées par un système judiciaire défaillant.
Une institution paralysée par la corruption
En Haïti, la justice ne punit pas les coupables, elle protège les puissants. Juges achetés, procureurs intimidés, dossiers classés sans suite : voilà le fonctionnement ordinaire des tribunaux. Lorsque des scandales éclatent, l’appareil judiciaire se contente d’attendre que la tempête passe, sans jamais inquiéter les responsables. Combien de dossiers explosifs ont été enterrés ?
L’ex-président Michel Martelly, les anciens Premiers ministres Laurent Lamothe et Jean-Henry Céant, ou encore les sénateurs Youri Latortue et Joseph Lambert sont tous sanctionnés par le Canada et les États-Unis pour leur implication présumée dans la corruption et la violence. Pourtant, aucune procédure judiciaire n’a été engagée contre eux en Haïti. Comment expliquer ce silence complice ?
Une justice au service des criminels
Ce n’est pas seulement l’élite politique qui bénéficie de cette immunité de fait. Les gangs, qui terrorisent la population, kidnappent et tuent sans scrupule, agissent avec la certitude qu’ils ne seront jamais inquiétés. Certains juges ou magistrats traitent directement avec eux, garantissant leur impunité en échange de pots-de-vin ou de protection. Le système judiciaire haïtien est devenu un marché où la justice s’achète au plus offrant.
Et quand un juge tente de faire son travail suivant les prérogatives de la loi, il est menacé, exilé ou assassiné. Les exemples ne manquent pas : des magistrats intègres ont été poussés à fuir le pays, incapables de lutter contre un système gangrené par le crime organisé et la corruption politique.
Un pays sans espoir sans une justice forte
Tant que la justice restera un outil au service des puissants, corrompus, Haïti ne connaîtra jamais ni stabilité ni progrès. La population, abandonnée à elle-même, ne croit plus aux institutions. Et comment pourrait-elle faire autrement quand ceux qui devraient garantir la loi sont les premiers à la piétiner ?
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) affirme vouloir mettre fin à l’impunité. Mais sans une réforme en profondeur du système judiciaire, ces belles promesses resteront lettre morte. Haïti ne pourra se relever qu’avec une justice indépendante, incorruptible et courageuse. Sans cela, le pays restera pris en otage par les criminels qu’il refuse de juger.
Depuis plusieurs années, la communauté occidentale, notamment les États-Unis, le Canada et l’Organisation des Nations unies (ONU), a imposé des sanctions à l’encontre de diverses personnalités haïtiennes accusées d’implication dans des activités illicites, de corruption et de soutien aux gangs armés. Voici une liste non exhaustive de ces individus sanctionnés :
Personnalités sanctionnées par le Canada :
• Joseph Lambert
• Youri Latortue
• Gary Bodeau
• Hervé Fourcand
• Rony Célestin
• Michel Martelly
• Jean Henry Céant
• Laurent Lamothe
• Berto Dorcé
• Liszt Quitel
• Nenel Cassy
• Steeve Khawly
• Arnel Bélizaire
• Charles “Kiko” Saint-Rémy
• Gilbert Bigio
• Reynol Deeb
• Sherif Abdallah
• Jocelerme Privert
• Salim Succar
• Marc Antoine Acra
• Carl Braun
• Jean-Marie Vorbe
• André Apaid
• Jimmy Chérizier
• Lanmo Sanjou
• Vitelhomme Innocent
• Johnson André (alias Izo)
Personnalités sanctionnées par les États-Unis :
• Youri Latortue
• Joseph Lambert
• Laurent Lamothe
• Rony Célestin
• Hervé Fourcand
• Gary Bodeau
• Romel Bell
• Pierre Richard Duplan
• Fednel Monchery
• Jimmy Chérizier
Personnalités sanctionnées par l’ONU :
Selon les informations disponibles, l’ONU envisage de publier une liste de personnalités haïtiennes impliquées dans des activités illicites, mais cette liste n’a pas encore été rendue publique.
Ces sanctions incluent généralement le gel des avoirs, des interdictions de voyage et la révocation de visas. Elles visent à isoler et à punir les individus accusés de contribuer à l’instabilité en Haïti.
Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et que de nouvelles sanctions peuvent être imposées à mesure que des enquêtes supplémentaires sont menées.
Ces mesures reflètent la volonté de la communauté occidentale de lutter contre l’impunité et de soutenir la stabilité en Haïti.