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Entre le 1er avril et le 30 juin 2025, au moins 1 520 personnes ont été tuées et 609 blessées dans des violences liées principalement aux gangs armés en Haïti, alerte le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), dans un rapport publié ce vendredi

Delmas, 1er août 2025 –
Le BINUH recense également 185 enlèvements et 628 cas de violences sexuelles sur la même période, dénonçant une persistance des violations graves des droits humains jugée extrêmement préoccupante pour le deuxième trimestre de l’année 2025.
Pour l’ensemble du premier semestre 2025 soit du 1er janvier au 30 juin, au moins 3 141 personnes ont été tuées, selon un rapport conjoint du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains (HCDH) et du BINUH, publié en juillet dernier.
Des violences généralisées et des zones sous contrôle des gangs
Les attaques meurtrières perpétrées par des gangs dans les départements de l’Artibonite, du Plateau Central et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince continuent de provoquer de graves violations des droits humains et d’aggraver une crise humanitaire déjà extrême, selon Ulrika Richardson, cheffe par intérim du BINUH et coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations unies.
Cette situation entraîne également des déplacements massifs, avec des conséquences particulièrement dramatiques pour les femmes et les enfants, de plus en plus vulnérables.
Le BINUH observe une expansion territoriale des groupes criminels, notamment dans le Bas Artibonite et le Plateau Central. Un ralentissement relatif a toutefois été constaté dans la capitale, bien que certaines communes comme Kenscoff (à l’est de Port-au-Prince) restent instables.
« Les exactions des groupes criminels ont causé plus de 24 % des personnes tuées ou blessées ce trimestre. Les gangs continuent de recourir aux meurtres, aux viols collectifs et aux enlèvements pour asseoir leur domination sur les zones qu’ils contrôlent », souligne le rapport.
Le BINUH rapporte aussi des cas d’esclavage sexuel, d’exploitation sexuelle, ainsi que de traite et d’exploitation d’enfants.
Impacts collatéraux des opérations de sécurité
Entre avril et juin 2025, 64 % des victimes ont été tuées ou blessées lors d’opérations menées par les forces de sécurité contre les groupes criminels. Plus d’un tiers de ces actions ont été réalisées à l’aide de drones explosifs
Au moins 15 % des victimes étaient des civils non affiliés aux gangs, tués ou blessés alors qu’ils se trouvaient dans la rue ou à leur domicile, dénonce le BINUH. Quatre membres des forces de sécurité ont également été tués au cours de ces opérations, a noté le BINUH.
Le rapport signale en outre l’implication présumée de policiers et du commissaire du gouvernement de Miragoâne dans 73 exécutions sommaires.
Violence communautaire et auto-défense
Environ 12 % des victimes recensées ont été tuées ou blessées dans des violences perpétrées par des groupes d’autodéfense ou des membres de la population associés au mouvement « Bwa Kale », visant des personnes soupçonnées d’être membres ou complices de gangs.
Déplacement de population et crise humanitaire
Au 30 juin 2025, plus de 1,3 million de personnes étaient déplacées à travers le pays à cause de la montée des violences armées, aggravant considérablement la crise humanitaire.
Appels à l’action sans délai
Dans son rapport, le BINUH exhorte les autorités haïtiennes, avec l’appui de la communauté internationale, à renforcer la lutte contre les gangs, dans le respect strict des droits humains et des normes régissant l’usage de la force.
Il recommande :
l’accélération de la mise en place de pôles judiciaires spécialisés,
la poursuite du vetting au sein de la Police nationale d’Haïti (PNH),
ainsi que des mesures de protection de la population.
La communauté internationale est également appelée à soutenir le déploiement complet de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), et à intensifier la lutte contre le trafic d’armes et de munitions.
L’OEA propose une feuille de route
De son côté, l’Organisation des États américains (OEA) propose une feuille de route structurée autour de cinq piliers, accompagnée d’un financement d’un milliard de dollars, dans le but de contribuer à une sortie de crise durable en Haïti.
Un projet porté par Albert Radim, faisant état de l’urgence d’une réponse internationale coordonnée ,face à l’effondrement sécuritaire du pays. Haïti est encore dans de beaux draps.
Uguenson Auguste
Vant bèt info (VBI)
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