L’administration Trump vient de porter un coup dur à Harvard. Tous les contrats fédéraux en cours avec la prestigieuse université américaine, estimés à environ 100 millions de dollars, vont être annulés, selon une lettre officielle transmise ce mardi 27 mai aux agences fédérales.
Le document, signé par Josh Gruenbaum, commissaire du Service fédéral des acquisitions, ordonne à chaque agence de passer en revue ses engagements avec Harvard et de résilier tous les contrats jugés non essentiels. Les prestations considérées comme indispensables devront, quant à elles, être confiées à d’autres prestataires.
“L’objectif est clair : mettre fin à toute collaboration fédérale avec Harvard qui ne correspond pas aux priorités stratégiques actuelles du gouvernement”, peut-on lire dans la lettre, rendue publique par le New York Times.
Cette décision s’inscrit dans une série de mesures ciblées contre l’université, accusée par Donald Trump de promouvoir une idéologie “woke” jugée nuisible, et de faire preuve de discrimination raciale, notamment envers les étudiants blancs. L’administration reproche également à Harvard de ne pas avoir suffisamment protégé ses étudiants juifs face à une montée des actes antisémites sur le campus.
Ce n’est pas la première attaque de Trump contre Harvard. Le mois dernier, la Maison-Blanche avait déjà suspendu environ 3,2 milliards de dollars en subventions et contrats divers. Par ailleurs, une décision avait temporairement interdit à l’université d’inscrire de nouveaux étudiants internationaux — une mesure finalement suspendue par la justice fédérale.
De son côté, Harvard a riposté devant les tribunaux. L’établissement a intenté une action en justice pour faire annuler ces décisions, dénonçant une attaque politique injustifiée. Le président par intérim de l’université, Alan M. Garber, a qualifié l’interdiction d’inscrire des étudiants étrangers de “coup potentiellement dévastateur”.
L’université accueille aujourd’hui quelque 6 800 étudiants internationaux, soit près de 27 % de son effectif total. Une audience fédérale est prévue cette semaine pour décider de la suite à donner à cette interdiction.
Mais au-delà du bras de fer juridique, la décision d’annuler 100 millions de dollars de contrats fédéraux marque une escalade majeure dans le conflit opposant Donald Trump à l’une des institutions les plus influentes du monde académique américain.