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Installé à la tête de la Direction départementale de la Police nationale d’Haïti (PNH) dans l’Artibonite, l’inspecteur divisionnaire Jean Frenel Beauvoir s’engage à restaurer l’autorité de l’État face à la montée des violences armées. Un discours ferme, mais accueilli avec prudence par une population fatiguée des promesses non tenues.
Artibonite, 27 juillet 2025 —
C’est dans un contexte de crise sécuritaire aiguë que Jean Frenel Beauvoir a officiellement pris ses fonctions ce vendredi 25 juillet, succédant à Kalerbe Exantus, en poste depuis dix mois. La région, étouffée par la violence des gangs, attend des résultats immédiats et tangibles.
Dans son allocution d’investiture, le nouveau directeur départemental a affiché sa détermination :
« La libre circulation des citoyens ne saurait être négociable. »
Il a promis de débloquer les axes routiers paralysés et de reprendre les zones tombées entre les mains des groupes armés. Une mission qu’il dit vouloir mener en étroite collaboration avec la population locale.
Selon l’inspecteur Beauvoir, le succès de cette opération dépendra d’un partenariat renforcé entre les unités policières et les communautés. Un appel à la mobilisation citoyenne a été lancé, dans l’espoir de reconstruire la confiance entre la PNH et les habitants.
La feuille de route confiée à Beauvoir par le directeur général de la PNH, Normil Rameau, est claire : apporter un soulagement réel à une population exaspérée. Mais les défis sont immenses. Depuis plusieurs mois, l’Artibonite est le théâtre de scènes de guerre urbaine. Des commissariats attaqués, des policiers tués, des civils kidnappés ou exécutés. La violence s’enracine, et les promesses sécuritaires peinent à se concrétiser.
Dans ce climat tendu, l’arrivée d’un nouveau directeur départemental suscite autant d’attentes que de scepticisme.
« On a déjà entendu ce genre de discours. Ce qu’on veut maintenant, ce sont des actions », confie un habitant de Liancourt, où une patrouille a récemment été décimée.
L’installation de Jean Frenel Beauvoir intervient au moment où les groupes armés imposent leur loi sur plusieurs zones stratégiques de l’Artibonite. Des actes de violence quotidienne — meurtres, pillages, viols, enlèvements — renforcent un sentiment d’abandon chez les citoyens.
Alors que la PNH tente de redéployer ses forces et d’afficher une volonté de reconquête, la vraie question reste : cette nouvelle nomination marquera-t-elle enfin un tournant dans la lutte contre les gangs dans l’Artibonite, ou ne sera-t-elle qu’un nouveau chapitre de déclarations sans lendemain ?
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
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