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La 35e promotion de la PNH franchit l’épreuve intellectuelle

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La Police nationale d’Haïti (PNH) a organisé ce dimanche 27 juillet l’épreuve intellectuelle du concours de recrutement de sa 35e promotion. Cette phase constitue l’une des étapes cruciales avant l’admission des futurs aspirants à l’École nationale de police (ENP). Selon les chiffres officiels, environ 13 500 candidats ont participé à cette épreuve sur l’ensemble du territoire.

Port-au-Prince, le 27 juillet 2025 –
Ce matin-là, ils étaient plus de 10 000, crayon en main, misant leur avenir sur quelques heures d’examen, dans un pays en proie à la violence des gangs, à la pauvreté chronique et à des vagues de migration constantes. Par choix, rêve, nécessité ou résignation, ces jeunes issus de milieux divers espèrent intégrer les rangs de la PNH. Leur engagement reflète une réalité brutale : pour beaucoup d’entre eux, la police est devenue l’unique issue. Alors que le pays s’effondre et que les opportunités s’amenuisent, ils avancent.

« Je n’ai pas le choix. J’ai fait des études universitaires en sciences humaines, j’ai un diplôme, mais je suis toujours à la maison. Il faut survivre. Je viens tenter ma chance. »
témoigne Jean-Luc Dorvil, qui a composé au Collège Saint-Louis de Gonzague. C’est sa première participation.

La motivation de Rosemène Jean-Baptiste est tout autre. À peine sortie du baccalauréat ce mois de juillet, elle porte en elle une vocation.
 « Depuis que je suis enfant, je veux servir. Être policière, c’est ce que je veux. Ce n’est pas une stratégie, c’est une vocation. »

Pour Dieunel Joseph, 28 ans, le concours est devenu un défi personnel.
« C’est ma quatrième participation. J’ai commencé à postuler à 21 ans. J’en ai 28 aujourd’hui. J’aime cette carrière. Je veux y entrer. Cette année, c’est la bonne. Je ne reculerai pas. »

Quant à Marc-Evens Charles, ses rêves ont été freinés par les difficultés d’accès à l’université et le manque de moyens. La PNH devient alors un projet de vie pragmatique.

 « J’ai un projet pour ma vie, mais je n’ai ni l’argent, ni les opportunités. Je veux entrer dans la PNH, faire dix ans, me stabiliser, puis poursuivre mon rêve. »

Ces témoignages laissent entendre que ces jeunes avancent vers l’institution policière, non pas seulement par ambition, mais parce qu’ils sont enfermés dans un pays qui les abandonne. Ils affrontent l’examen non pour servir un pouvoir, mais pour se construire un avenir.

L’examen intellectuel, une étape parmi d’autres
Contacté par la rédaction sous couvert d’anonymat, un instructeur actif de la PNH nous a décrit quelques étapes du processus.
 « Après les épreuves écrites, il y aura d’autres rendez-vous pour les retenus, notamment un test médical, des épreuves physiques, des tests audio-visuels, sanguins, psychologiques, entre autres. Beaucoup tomberont encore. Environ 800 postulants seront retenus comme aspirants. Ensuite viendra le vetting. Si leur dossier est propre, ils passeront à la graduation », explique l’instructeur.

 « La participation est aussi forte pour cette promotion. Un signal que la jeunesse n’a presque plus d’options », poursuit-il.

Même conscients du traitement réservé aux policiers – manque de matériel, conditions précaires, salaires irréguliers, abandon en opération – ils persistent. Ils espèrent une vie meilleure, un revenu stable, une dignité dans l’uniforme.
Cependant, tout le monde n’a pas eu cette chance. Stevenson Clermont et Peterson Saint-Preux sont deux jeunes rencontrés avant même les épreuves, qui ont témoigné après la clôture des inscriptions. Ils n’ont pas pu intégrer la phase actuelle.

 « Je n’ai pas pu réunir tous les papiers. Mais je me prépare déjà pour la 36e promotion. Je ne laisserai pas passer l’an prochain », soutient Stevenson Clermont.

Peterson Saint-Preux, plus critique que Clermont, estime que le pays aurait dû faire davantage.

 « Vu la crise, l’État aurait dû relancer deux promotions : continuer la 35e et enclencher la 36e en parallèle. C’est une urgence. La sécurité s’effondre. Même mes parents ne veulent pas que je sois policier, mais ils n’ont pas leur mot à dire. Je le serai. C’est mon rêve », souligne-t-il avec fermeté.

Notons que les résultats des épreuves intellectuelles permettront de sélectionner les aspirants qui poursuivront le processus, avant la formation à l’Académie de police, puis leur intégration formelle dans les rangs de la PNH. Selon un responsable du bureau de recrutement, seule la rigueur garantira des policiers compétents et engagés. Cette étape, pour cette promotion, rappelons-le, est déterminante vers le métier, à un moment où l’exigence de sécurité est plus pressante que jamais.

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)

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