Ankèt

La corruption, un cancer mortel pour les nations

La corruption, ce mal silencieux, gangrène les fondements des sociétés et menace les principes mêmes de justice et d’équité. Partout dans le monde, des gouvernements prennent des décisions courageuses pour juger et condamner les auteurs de ces actes. En France, l’ancien président Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable pour corruption et trafic d’influence, prouvant que nul n’est au-dessus des lois. Aux États-Unis, le sénateur Bob Menendez fait face à des accusations graves, illustrant l’engagement de la justice américaine à préserver son intégrité institutionnelle.

En Croatie, le ministre croate de la Santé, Vili Beros, a été arrêté en novembre 2024 dans le cadre d’une enquête pour corruption. Il est soupçonné, avec d’autres responsables, d’avoir accepté des pots-de-vin en échange de l’attribution de contrats liés au Plan national de relance et de résilience de la Croatie 2021-2026, financé par l’Union européenne.

Ces cas internationaux envoient un message clair : la corruption n’est pas tolérée, quel que soit le rang ou le statut de l’individu. Ces nations ont compris que laisser prospérer l’impunité revient à détruire la confiance des citoyens dans les institutions et à favoriser l’instabilité.

En revanche, en Haïti, la réalité est toute autre. La corruption n’est pas seulement tolérée, elle est souvent institutionnalisée et pratiquée sans la moindre tentative de dissimulation. L’exemple des trois conseillers présidentiels impliqués dans le scandale financier à la Banque nationale de crédit (BNC) est édifiant. Non seulement ils n’ont pas été jugés, mais ils continuent à exercer leurs fonctions, incarnant une culture d’impunité qui mine les fondements de la nation.

Ce qui est encore plus préoccupant, c’est la manipulation du système judiciaire pour protéger les coupables. Dans l’affaire de la BNC, des juges et des cadres du système judiciaire ont été soudoyés pour enterrer le dossier. Une telle situation montre parfaitement le mépris total pour la justice et les principes démocratiques en Haïti. Comme l’a dit Kofi Annan, « si la corruption est un crime contre la démocratie, l’impunité en est le complice. »

Dans d’autres pays, les institutions sont renforcées pour lutter contre la corruption, mais en Haïti, elles sont systématiquement affaiblies. L’absence de volonté politique et la collusion entre les élites empêchent tout progrès significatif. En France, par exemple, les mécanismes institutionnels ont permis de poursuivre Sarkozy malgré son statut d’ancien président. En Haïti, le simple fait d’enquêter sur des personnalités influentes reste un défi presqu’insurmontable. Même si elles sont prises la main dans le sac, elles essaieront d’attribuer cela à des persécutions politiques.

Cette culture de l’impunité a des conséquences désastreuses sur le pays. Elle alimente la méfiance des citoyens envers l’État et favorise un climat de désespoir. Les jeunes, en particulier, perdent foi en un système gangrené par la corruption. Comme l’a souligné l’écrivain haïtien Dany Laferrière, « un pays qui n’offre pas d’espoir à sa jeunesse est condamné à l’échec ».

Il est temps pour Haïti de tirer des leçons des exemples étrangers et de mettre fin à l’impunité. Des pays comme le Rwanda, autrefois dévasté par des conflits et la corruption, ont réussi à bâtir des institutions solides pour lutter contre ce fléau. Haïti dispose des ressources intellectuelles et humaines nécessaires pour faire de même, mais cela nécessite une véritable volonté politique et un engagement sincère pour réformer le système.

La communauté internationale peut jouer un rôle dans ce combat, mais le changement doit avant tout venir de l’intérieur. Le peuple haïtien doit exiger des comptes de ses dirigeants et refuser de tolérer la corruption comme une norme. Comme l’a affirmé Nelson Mandela, « il semble toujours impossible jusqu’à ce que ce soit fait ».

Pour que la justice devienne une réalité en Haïti, il est essentiel de reconstruire la confiance dans les institutions. Cela passe par une réforme profonde du système judiciaire, la protection des lanceurs d’alerte et une politique de tolérance zéro envers la corruption. Sans ces mesures, Haïti continuera à s’enfoncer dans une spirale de pauvreté et d’instabilité.

La lutte contre la corruption est un combat pour l’âme d’une nation. Elle exige des sacrifices, du courage et une vision claire pour bâtir un avenir meilleur. Haïti ne peut plus se permettre d’attendre. Le moment d’agir, c’est maintenant !

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