Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a publié ce jeudi 7 août le calendrier officiel de l’année scolaire 2025-2026, fixant la rentrée au 1er octobre 2025. Cette rentrée, plus tardive que la date habituelle du début septembre, s’inscrit dans un contexte où le pays fait face à une crise multidimensionnelle sans précédent, qui ne cesse de s’aggraver.
Le calendrier prévoit 186 jours de classe, avec une fin d’année fixée au 20 juillet 2026. Les examens de 9e année fondamentale sont programmés du 6 au 9 juillet, ceux de fin d’études secondaires du 13 au 17 juillet, et deux sessions du baccalauréat permanent se tiendront en décembre 2025 et en juillet 2026.
Mais au-delà des chiffres et des dates, la réalité reste sombre. La publication d’un calendrier ne garantit en rien le déroulement normal des cours. De nombreux élèves vivent toujours sous la menace ; certains n’ont plus accès à l’école. Beaucoup ont dû fuir leur quartier ou ont vu leur établissement fermé, vandalisé, voire occupé par des groupes armés.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Éducation, Antoine Augustin, a déclaré : « Lekòl la kraze. » Une phrase brève mais lourde de sens, qui sonne comme un constat d’échec dans un pays où les enfants voient leur avenir se dissoudre, année après année. Plusieurs écoles ont effectivement perdu leurs locaux à cause de la présence de gangs armés qui contrôlent les zones où elles se trouvent, laissant des milliers d’enfants totalement privés d’accès à l’éducation.
Entre-temps, si le calendrier scolaire vient d’être publié, aucune mesure concrète n’a encore été annoncée par les autorités pour accompagner les familles et les élèves confrontés aux graves difficultés liées à la crise économique, à l’insécurité persistante et à l’absence de structures scolaires fonctionnelles.
Espérons que ce délai avant la réouverture effective des écoles sera mis à profit pour préparer sérieusement une rentrée qui permette aux enfants, privés d’éducation depuis des années à cause de la violence et du chaos, de retrouver enfin le chemin de la classe.
