L’Organisation des Nations unies a exprimé, mardi 20 mai, sa vive préoccupation face à l’expulsion de centaines de femmes enceintes ou allaitantes de la République dominicaine vers Haïti au cours du dernier mois. Ces renvois, dénoncés comme une violation des normes internationales, interviennent alors qu’Haïti traverse une crise humanitaire sans précédent.
Dans un communiqué officiel, l’équipe humanitaire des Nations unies en Haïti a fait part de sa « profonde inquiétude » face à la hausse alarmante des expulsions de femmes vulnérables.
Depuis le 22 avril, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en coordination avec les autorités haïtiennes, assiste chaque jour en moyenne 15 femmes enceintes et 15 femmes allaitantes à la frontière commune entre Haïti et la République dominicaine.
Bien que l’ONU ne précise pas la nationalité de ces femmes, le président dominicain Luis Abinader a érigé la lutte contre l’immigration haïtienne en priorité nationale. Depuis le 21 avril, les autorités exigent que les étrangers présentent des documents d’identité pour accéder aux services hospitaliers. Ceux qui n’en disposent pas sont expulsés après avoir reçu des soins.
Selon les données de l’OIM, près de 20 000 personnes ont été expulsées vers Haïti rien qu’au mois d’avril, un record mensuel, avec une proportion croissante de femmes particulièrement vulnérables.
« Il est impératif que les engagements de protection des populations vulnérables soient respectés », a déclaré Ulrika Richardson, coordinatrice humanitaire de l’ONU pour Haïti.
Elle a souligné la gravité de la situation humanitaire et les atteintes aux droits humains que représentent ces expulsions, en particulier lorsqu’elles concernent des femmes enceintes ou des mères avec de très jeunes enfants.
L’ONU appelle à la mise en œuvre de politiques migratoires respectueuses de la dignité humaine, et exhorte à une solidarité régionale accrue pour faire face à cette crise migratoire transfrontalière, qui menace les droits et la vie de milliers de personnes.