Le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS) a récemment envoyé une notification alarmante à des milliers de migrants, leur ordonnant de quitter le pays immédiatement, sous peine d’expulsion. Le message, obtenu par CBS News, est sans équivoque : ceux qui ne partent pas de leur propre chef feront face à des mesures d’application de la loi. « Si vous ne quittez pas les États-Unis immédiatement, vous serez soumis à des actions coercitives qui entraîneront votre expulsion du pays », peut-on y lire.
L’administration américaine encourage les migrants concernés à utiliser l’application CBP One, la même plateforme numérique qui avait permis leur entrée sur le territoire. Cette application permet désormais aux migrants de s’enregistrer pour une « auto-expulsion », démarche devenue obligatoire. L’avis du DHS avertit également : « Le DHS met fin à votre libération conditionnelle. N’essayez pas de rester aux États-Unis ; le gouvernement fédéral vous retrouvera. »
Cette annulation de la libération conditionnelle est, selon le DHS, une mesure visant à renforcer la sécurité nationale et à reprendre le contrôle des frontières. Dans un communiqué adressé à CBS News, un porte-parole du Département a affirmé que la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, « dispose de toute l’autorité nécessaire pour révoquer la libération conditionnelle ». L’administration insiste : cette action constitue une promesse tenue envers le peuple américain pour sécuriser les frontières.
Les migrants qui refusent de se conformer à l’ordre d’auto-expulsion ne seront pas seulement expulsés, mais aussi interdits de toute future entrée sur le sol américain. Cette politique marque une ligne dure en matière d’immigration, visant à réduire l’immigration irrégulière et à mettre fin aux programmes d’accueil temporaire mis en place sous l’administration Biden.
Cependant, certains migrants ne sont pas immédiatement concernés. Il s’agit notamment de ceux ayant déposé une demande d’asile dont le dossier est encore à l’étude devant les tribunaux de l’immigration. Le gouvernement est en principe tenu d’attendre la décision judiciaire avant d’engager une procédure d’expulsion.
Cette décision marque un tournant dans la politique migratoire de l’administration Trump, qui cherche à démanteler les mécanismes temporaires d’admission instaurés par son prédécesseur. Elle vise spécifiquement les migrants entrés légalement avec des statuts provisoires, dont beaucoup sont originaires de pays comme Cuba, Haïti, le Nicaragua et le Venezuela.
Par ailleurs, plus d’un demi-million de ressortissants de ces pays, arrivés dans le cadre d’un programme humanitaire mis en place sous Biden, se sont vu ordonner de quitter les États-Unis avant le 24 avril, sous peine d’arrestation par les forces de l’immigration.
Enfin, bien que l’administration Trump tente également de mettre fin au programme de Statut de Protection Temporaire (TPS) accordé à des centaines de milliers de Vénézuéliens, cet effort est pour le moment suspendu par une décision d’un tribunal fédéral. Ce flou juridique souligne les tensions politiques et les enjeux humains qui entourent la politique migratoire américaine à l’approche d’une nouvelle échéance électorale.