Un avion affrété par les autorités américaines a atterri ce mercredi 16 juillet à l’aéroport international du Cap-Haïtien avec à son bord 109 Haïtiens expulsés dans le cadre de la politique migratoire des États-Unis. Parmi eux, Hervé Laplante, plus connu sous le pseudonyme de Laplanta, figure bien connue des réseaux sociaux haïtiens, notamment sur TikTok. Sa présence à bord a suscité un vif intérêt médiatique, tant son influence est forte auprès de la jeunesse haïtienne de la diaspora.
Selon des informations relayées par le Miami Herald, Laplanta a été arrêté en juin à Jacksonville, Floride, pour fraude migratoire. Il aurait tenté d’obtenir un statut légal par le biais d’un double mariage, pratique illégale sévèrement punie par les lois américaines. Reconnu coupable de fausse déclaration, il a été frappé d’un ordre d’expulsion définitive le 18 octobre 2024. Ce retour forcé en Haïti vient clore une séquence très médiatisée, exposant les dérives et les risques liés à la quête de régularisation à tout prix.
Le vol transportait également des femmes, d’anciens détenus et d’autres migrants sans papiers. L’accueil s’est limité à une prise en charge administrative minimale par l’Office national de la migration (ONM) en collaboration avec l’OIM, dans un contexte où les moyens logistiques, sécuritaires et sociaux sont sévèrement réduits. Haïti, confrontée à une crise profonde, peine à assurer la réinsertion de ces rapatriés, qui reviennent souvent sans repères, sans ressources, et dans un climat d’insécurité grandissante.
Ce rapatriement de plus s’ajoute à une longue série d’expulsions massives de migrants haïtiens, surtout depuis les États-Unis. Faute de stratégie de réintégration nationale, ces retours se transforment en exils inversés, où l’espoir cède la place à l’angoisse. Pour des centaines d’Haïtiens, retourner au pays ne signifie pas rentrer chez soi, mais retomber dans un cycle de survie, sans soutien réel ni perspective durable.