Dans une opération militaire d’envergure, les forces armées nigérianes ont tué au moins 95 bandits mardi dernier dans l’État du Niger, au nord-ouest du pays. Ces hommes armés s’apprêtaient à lancer une attaque contre les villages de Warari et Ragada, dans la région de Rijau, avant d’être interceptés par les soldats. L’armée, informée à l’avance, leur avait tendu une embuscade, évitant ainsi un nouveau bain de sang dans une zone déjà marquée par l’instabilité chronique.
Selon des sources militaires, les bandits, estimés à plus d’une centaine, avaient quitté l’État voisin de Zamfara à moto, une méthode courante dans les attaques de grande ampleur. En réponse, l’armée a engagé une offensive combinant des échanges de tirs nourris et des frappes aériennes. Le capitaine David Adewusi, porte-parole des opérations dans la région, a confirmé la saisie de 18 motos, deux fusils AK-47, plusieurs cartouches, ainsi que du matériel de communication. Un soldat nigérian a cependant perdu la vie durant l’intervention.
Cette nouvelle offensive illustre l’intensité du conflit sécuritaire dans le centre et le nord-ouest du Nigeria, où les « bandits », terme local désignant les gangs criminels, multiplient les enlèvements de masse et les pillages. Malgré les engagements répétés du gouvernement à restaurer l’ordre, ces groupes opèrent librement, échappant souvent aux forces de sécurité et semant la terreur parmi les populations rurales.
À ce climat déjà tendu s’ajoute la menace persistante de Boko Haram et de sa faction dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), actifs dans le nord-est du pays. Entre criminalité armée et terrorisme, le Nigeria continue de lutter sur plusieurs fronts. Si cette opération militaire est saluée comme un succès stratégique, elle ne fait que souligner l’urgence d’une réponse plus globale et durable à la crise sécuritaire nationale.