Joly Germine, 32 ans, chef autoproclamé du groupe criminel « 400 Mawozo », a été reconnu coupable le vendredi 16 mai 2025 par un jury fédéral à Washington, D.C., pour l’enlèvement de 16 missionnaires américains, dont cinq enfants, en octobre 2021, près de Port-au-Prince, Haïti.
Les victimes, membres de l’organisation chrétienne américaine Christian Aid Ministries, avaient été capturées alors qu’elles rentraient d’une visite à un orphelinat. Le procès, qui s’est étendu sur dix jours, a révélé que Germine dirigeait les opérations du gang depuis sa cellule à la prison de Croix-des-Bouquets, à l’aide de téléphones portables non surveillés. Il coordonnait les activités du groupe en lien direct avec ses complices, souvent des membres de sa propre famille.
Les preuves présentées au tribunal ont démontré que Germine avait personnellement ordonné l’enlèvement, fixé une rançon de 17 millions de dollars — soit un million par otage — et sélectionné les sites de détention.
Après 62 jours de captivité, les derniers otages ont réussi à s’échapper dans la nuit de décembre 2021, tandis que certains avaient été relâchés plus tôt, à la suite du versement d’une rançon de 350 000 dollars.
Déjà condamné en juin 2024 à 35 ans de prison pour trafic d’armes et blanchiment d’argent en lien avec ses activités terroristes, Germine fait désormais face à une nouvelle série de peines qui pourraient allonger significativement sa détention.
Les procureurs fédéraux et le FBI ont salué la coopération internationale, notamment avec les autorités d’Haïti et de la République dominicaine, qui a permis de faire avancer le dossier.
« Quand vous commettez des crimes contre des Américains à l’étranger, cela n’a pas d’importance où vous vous cachez : nous viendrons vous chercher », a déclaré Jeanine Pirro, procureure fédérale.
Cette condamnation envoie un signal clair : les États-Unis poursuivront sans relâche ceux qui s’en prennent à leurs citoyens, peu importe leur nationalité ou leur localisation.