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Le Fonds National de l’Éducation (FNE) est secoué par de graves accusations de mauvaise gestion, de népotisme et de tentative de musellement de la presse. Dans une interview accordée au journaliste Roudy Thomas Sanon, le Directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, a dénoncé une série de dérives au sein de cette institution publique, dirigée par Sterline Civil. Celle-ci rejette catégoriquement les allégations, évoquant une persécution politique.
Des accusations de favoritisme et de dérives internes
Port-au-Prince, 3 juillet 2025 – Selon Pierre Espérance, le journaliste Corvington Jean — présenté comme le compagnon de la directrice du FNE — aurait mis en place un réseau d’influence à l’intérieur de l’administration, y intégrant plusieurs proches. Une démarche qui, selon lui, viole les principes de neutralité et d’impartialité administrative. Sa participation à des événements officiels en l’absence de la directrice, notamment lors de Livres en folie le 19 juin, renforcerait les soupçons d’un chevauchement entre relations personnelles et fonctions publiques.
Le militant des droits humains évoque également une tentative d’acheter le silence de la presse. Certains journalistes auraient, selon ses dires, reçu des contrats publics ou des compensations financières pour éviter toute critique à l’endroit de la direction actuelle. Une méthode qu’il qualifie de stratégie délibérée d’étouffement médiatique.
Un employé interne, sous couvert d’anonymat, appuie ces propos en évoquant un climat d’intimidation et une absence totale de transparence dans l’attribution des contrats, notamment depuis l’arrivée d’un proche de Corvington Jean.
Des voyages et des fonds publics en question
L’affaire prend une nouvelle tournure avec la révélation d’un voyage en Espagne auquel auraient participé Sterline Civil, Corvington Jean et Guichard Doré, chef de cabinet de la directrice. Officiellement, il s’agirait d’une mission liée au FNE. Toutefois, des interrogations subsistent quant à la justification et la transparence des dépenses engagées dans ce déplacement.
La directrice contre-attaque
Face à cette série d’accusations, Sterline Civil a réagi publiquement sur ses réseaux sociaux. Elle dénonce une campagne de dénigrement orchestrée, selon elle, par des groupes politiques alliés à Pierre Espérance. Elle se présente comme une victime d’un système patriarcal et hostile, mais dit maintenir son engagement pour la bonne gouvernance de l’éducation.
« On fait appel à des chefs de gangs pour citer mon nom, me menacer, et me réclamer de l’argent que je ne possède pas. (…) Aujourd’hui, on me confronte à Pierre Espérance comme si c’était moi contre tous. Je continuerai à me battre pour cette terre de Dessalines », a-t-elle écrit.
Des questions urgentes pour la transparence
Alors que le FNE est censé jouer un rôle clé dans le financement de l’éducation publique en Haïti, ce scandale soulève des inquiétudes profondes sur l’intégrité de l’institution. La gestion des ressources publiques, l’indépendance de la presse et la régularité des nominations internes sont autant de points à éclaircir.
À ce stade, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) n’a pas encore réagi. Mais l’opinion publique s’interroge : jusqu’où ira ce silence face à des soupçons aussi graves ? Et qui, au final, protège réellement les fonds destinés à l’avenir des enfants haïtiens ?
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