Face à une menace jugée plus grave que jamais depuis la guerre froide, le Royaume-Uni a présenté ce lundi 2 juin 2025 une nouvelle stratégie de défense ambitieuse. S’appuyant sur un audit conduit par un ancien secrétaire général de l’OTAN, le Premier ministre Keir Starmer a annoncé, depuis Glasgow, l’adoption de 62 recommandations visant à renforcer les capacités militaires britanniques. L’objectif affiché : faire du pays une puissance « prête au combat » face aux agressions russes, aux cybermenaces et aux tentatives de déstabilisation en Europe.
Keir Starmer a déclaré que l’armée britannique devait désormais faire de la préparation à la guerre une priorité absolue. Il a évoqué une série de menaces : guerre en Europe, risques nucléaires, cyberattaques quotidiennes, et incursions russes en mer ou dans l’espace aérien britannique. « Nous obtiendrons la paix grâce à notre force », a-t-il martelé, justifiant un renforcement inédit de la posture militaire du pays.
Parmi les mesures phares : la création de six usines de munitions, la production de milliers de missiles longue portée, et la modernisation de la Royal Navy avec une flotte hybride combinant drones, avions et sous-marins. Douze nouveaux sous-marins d’attaque, construits dans le cadre de l’alliance AUKUS avec les États-Unis et l’Australie, remplaceront la flotte actuelle d’ici la fin des années 2030. En parallèle, 15 milliards de livres sterling seront investis dans le programme d’ogives nucléaires, présenté comme un pilier de la dissuasion.
Malgré cette ambition affichée, le gouvernement n’augmentera pas le budget de la défense au-delà de 2,5 % du PIB, et le renforcement des effectifs à 73 000 militaires ne devrait pas être atteint avant la prochaine législature. Ce réarmement stratégique, contraint par des limites budgétaires, traduit néanmoins une volonté politique claire de réaffirmer le rôle central du Royaume-Uni dans la sécurité euro-atlantique.