Lors d’une séance publique, le Sénat français a adopté une résolution visant à soutenir le retour de la sécurité en Haïti, comme l’a rapporté Le Nouvelliste ce vendredi 11 avril, dans un article consulté par TripFoumi Enfo. Proposée par la sénatrice Hélène Conway-Mouret, présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Caraïbe, cette résolution a été approuvée à une large majorité : 332 voix pour, 2 contre et 7 abstentions.
Déposée sur la base de l’article 34-1 de la Constitution française, la résolution appelle à la restauration immédiate de la sécurité en Haïti, condition jugée indispensable pour engager un véritable processus politique de sortie de crise.
Proposé initialement en juillet 2023, le texte a été motivé par l’urgence d’agir face à la détresse du peuple haïtien et à la montée de la violence dans le pays. Dans sa version finale, il exprime une solidarité claire avec la population haïtienne et condamne fermement l’emprise des gangs armés.
La résolution insiste aussi sur la nécessité de déployer pleinement la Mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya, et plaide pour un renforcement de la coopération policière entre la France et Haïti, notamment par l’envoi d’équipements adaptés pour lutter contre les gangs.
Les sénateurs appellent également à une mobilisation régionale contre le trafic d’armes et à une action internationale coordonnée pour garantir un acheminement rapide et sécurisé de l’aide humanitaire ainsi que du matériel destiné à appuyer la mission de sécurité.
Prenant la parole au Sénat, la sénatrice Conway-Mouret a déclaré : « Par ce vote, la France n’oublie pas Haïti », lançant un appel à une mobilisation internationale renforcée, dans un contexte où les États-Unis montrent des signes de désengagement. « Nous avons aujourd’hui un devoir de fraternité, une responsabilité partagée », a-t-elle insisté.
Plusieurs parlementaires cosignataires ont également pris la parole pour exprimer leur soutien à la résolution, rappelant la détresse d’un peuple pris en étau entre les violences des gangs et les déplacements forcés. Étaient présents lors de la séance le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ainsi que le chargé d’affaires haïtien en France, Louino Volcy.