Le Venezuela et Haïti ont demandé, lundi 24 mars, à un juge californien de suspendre l’ordonnance de l’administration Trump mettant fin au statut de protection temporaire (TPS), rapporte Listín Diario. Les bénéficiaires du TPS expriment leurs inquiétudes face à la menace d’expulsion qui pèse sur eux.
Lors d’une audience à San Francisco, les plaignants ont demandé au tribunal de bloquer l’ordonnance de Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, qui concernerait environ 350 000 Vénézuéliens et près de 500 000 Haïtiens. Cette décision pourrait mettre fin à leur statut de protection dans les mois à venir, conformément à une directive de Trump.
Les avocats des plaignants ont soutenu que la révocation du TPS pour les citoyens de ces deux pays reposait sur des motifs racistes et dépassait les pouvoirs de Kristi Noem. Ils ont rappelé que l’administration Biden avait précédemment prolongé ce statut de 18 mois. La National TPS Alliance, un groupe rassemblant des bénéficiaires du TPS et des organisations de défense des droits, est le principal plaignant dans cette affaire.
José Palma, coordinateur de l’Alliance, a affirmé que la révocation du TPS était non seulement illégale, mais aussi nuisible aux familles cherchant refuge contre des dangers extrêmes.
Le procès vise à protéger plus d’un million de bénéficiaires haïtiens et vénézuéliens. Un demandeur vénézuélien, sous la protection du TPS, a exprimé sa stupeur et sa tristesse en apprenant que son statut pourrait être révoqué dans une semaine. Il a insisté sur le fait que le TPS leur offrait une sécurité qu’ils ne pouvaient espérer retrouver dans leur pays d’origine.
La National TPS Alliance s’était déjà opposée à une tentative similaire en 2018 sous Trump, une mesure finalement bloquée par une décision judiciaire. Aujourd’hui, des organisations comme l’ACLU, le National Day Laborers Network et la Haitian Bridge Alliance soutiennent cette nouvelle action en justice.
Emi MacLean, avocate à l’ACLU de Californie du Nord, a souligné que la secrétaire Noem n’avait pas le pouvoir d’annuler ce programme, qui est protégé par la loi.