La capitale haïtienne a replongé ce lundi 4 août 2025 dans le chaos, contraignant les États-Unis à fermer leur ambassade à Tabarre. En cause : de violents échanges de tirs survenus à proximité du périmètre diplomatique, obligeant les autorités américaines à confiner l’ensemble du personnel dans l’enceinte sécurisée. Par mesure de précaution, tous les déplacements officiels ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre, selon une alerte émise par le Département d’État sur la plateforme X.
Ce nouvel épisode d’insécurité survient dans un climat de violence extrême, nourri par l’activisme croissant des terroristes qui contrôlent de larges portions de la capitale. Malgré l’intervention sur le terrain d’une mission internationale dirigée par le Kenya pour soutenir la Police nationale d’Haïti, la situation reste hors de contrôle. Le quartier de Tabarre, où se situe l’ambassade américaine, est devenu l’un des foyers de cette instabilité armée, plongeant les diplomates et les résidents dans une peur constante.
Le contexte est d’autant plus dramatique que les Nations unies ont recensé plus de 3.140 assassinats entre janvier et juin 2025, un chiffre effroyable révélateur de l’effondrement de l’ordre public. Les enlèvements se multiplient également, comme en témoigne le récent rapt de neuf personnes, dont une missionnaire, dans l’orphelinat Sainte-Hélène à hauteur de Kenscoff. Cette spirale de violence a déjà poussé plusieurs organisations humanitaires et fondations à suspendre leurs activités en Haïti.
Face à ce marasme, la communauté internationale peine à parler d’une seule voix. Si certaines puissances plaident pour une présence plus robuste, d’autres, comme les États-Unis, préfèrent se replier prudemment. En attendant, le peuple haïtien continue de payer le prix fort, pris en étau entre des gangs surarmés, un État impuissant et des alliés étrangers hésitants.